Laurent Wauquiez ce 17 décembre sur CNews.

Laurent Wauquiez ce 17 décembre sur CNews.

Même sur CNews, Laurent Wauquiez a réussi à être mis en difficulté. Le patron des députés LR a dû sortir les rames, ce mercredi 17 décembre, pour justifier son absence lors de l’audition de Jean-Luc Mélenchon en commission d’enquête portant sur les liens supposés entre mouvements politiques et réseaux islamistes. « Un député assiste à une séance de la commission d’enquête s’il en est membre. Je ne suis pas membre de celle-ci », a-t-il simplement expliqué.

En habile fauve politique, l’ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a alors renversé l’accusation vers son interlocutrice, la journaliste Sonia Mabrouk, lui lançant : « Vous n’allez quand même pas tomber dans le panneau du numéro de comédien de Mélenchon ». Ce dernier avait lui aussi raillé l’absence de Laurent Wauquiez lors de son audition le 6 décembre : « C’est lui qui a inventé cette commission. Il s’y est tellement mal pris qu’il a fallu en changer le nom. Et pour finir, il vous abandonne, il ne vient même pas ! »

Cette commission d’enquête, Laurent Wauquiez y tenait pourtant. Contre vents et marées, il avait usé du droit de tirage dont bénéficie son groupe pour la créer, puis tout fait pour la faire aboutir. Et ce, malgré plusieurs loupés notables. Beaucoup lui ont reproché d’en faire un outil politicien dans le seul but de nuire à La France insoumise. L’objectif affiché depuis le départ par la commission était en effet de déceler de prétendus « faisceaux d’indices » permettant d’établir « des liens de complaisance » entre le mouvement de gauche l’islamisme.

Mais surtout, Laurent Wauquiez a refait le match de l’audition de Jean-Luc Mélenchon, que beaucoup ont jugée réussie pour le triple candidat à l’élection présidentielle. « Il a montré qu’il avait fait le choix d’être le cheval de Troie de l’islamisme », a-t-il notamment expliqué, là où Jean-Luc Mélenchon avait déclaré devant les députés que son mouvement « « n’acceptera jamais l’entrisme religieux ». « La question de la laïcité de l’État est fondatrice » pour lui, avait-il aussi affirmé juste après avoir reconnu « l’existence d’une menace islamiste au milieu de bien d’autres ». L’ex-député des Bouches-du-Rhône avait enfin appelé à ne pas confondre « l’islam et l’islamisme » et « l’islamisme avec le terrorisme ». Pas grand-chose à voir avec « le cheval de Troie de l’islamisme » mis en avant par Wauquiez.

« Numéro de claquettes »

S’il reconnaît que « le niveau […] de ceux qui étaient en face n’était pas à la hauteur », le président du groupe LR à l’Assemblée qualifie toutefois « de numéro de claquettes » ou « d’esbroufe » la prestation de Jean-Luc Mélenchon qui n’aurait, ce jour-là, pas montré son vrai visage selon lui. Ce n’est pas un hasard s’il préfère insister sur une autre audition, qui avait eu lieu quelques semaines plus tôt : celle du conseiller régional des Hauts-de-France Cédric Brun, ancien membre de La France insoumise.

« Il a tenu à venir témoigner et a expliqué toutes les mécaniques de compromission de Mélenchon avec l’islamisme », assure Laurent Wauquiez. Conscient de ne pas avoir totalement réussi à convaincre, il a terminé sa tirade en demandant à Sonia Mabrouk de « l’aider à établir les faits plutôt qu’à commenter les numéros de Jean-Luc Mélenchon ». Les députés de la commission d’enquête présenteront ce 17 décembre, en fin d’après-midi, les conclusions de leurs travaux.