C’est le deuxième métier de l’Éducation nationale en termes d’effectifs… Et pourtant, c’est celui le plus sous-estimé. Ce mercredi, ils étaient une dizaine de personnes à manifester sur la place Maginot à Nancy , à deux pas de la gare. Présents pour défendre le métier d’AESH (Accompagnant des élèves en situation de handicap). Parmi les manifestants figuraient bien sûr des accompagnants d’élèves en situation de handicap, mais aussi des enseignants du premier degré et des professeurs de collège venus leur apporter leur soutien.
Le message porté était sans équivoque. « On veut un vrai statut », lance Mariette Bravo, tracts à la main. AESH depuis dix ans à Villers-lès-Nancy , elle revendique, comme ses collègues, la reconnaissance d’un statut de fonctionnaire de catégorie B. Une demande motivée par une réalité professionnelle jugée précaire : aujourd’hui, « il n’y a pas de vrai statut, on est des pions qui bougent à droite et à gauche ».
Autre point central des revendications : la question du temps de travail. « On a envie de ne plus être en temps partiel imposé à 62 % mais bien en temps plein de 24 heures par semaine », explique Sizana, AESH depuis onze ans.
Dans une profession composée à 90 % de femmes, ce temps partiel contraint se traduit par des revenus mensuels compris entre 800 et 1 000 euros. Un niveau de rémunération qui place certains professionnels sous le seuil de pauvreté. « Je suis obligée de faire de la périscolaire en plus pour que je puisse vivre et nourrir mes enfants », ajoute Sizana.
« Tout le monde a besoin des AESH »
En Meurthe-et-Moselle, on compte environ 4 000 AESH. Un chiffre qui masque toutefois une réalité plus inquiétante : la profession peine à attirer et à fidéliser. « Le chiffre ne fait qu’évoluer car beaucoup démissionnent. Actuellement, on a un gros manque d’AESH. La demande ne fait qu’augmenter mais le nombre d’AESH ne fait que baisser. Tout le monde a besoin des AESH », confie Adeline Giovanella, enseignante. Faute de moyens et de reconnaissance, « on a une école mal inclusive ».