Le masque obligatoire fait son retour. Le CHU de Caen l’a rétabli le 10 décembre. Le CHU de Rennes ce lundi, comme dans les Ehpad publics de la ville. Les hôpitaux de Nice et du Havre ce mercredi 17 décembre.
Dès le 29 octobre, le port du masque avait été rétabli dans tous les hôpitaux publics de la région parisienne, l’AP-HP. Non pas en raison de la grippe – l’épidémie n’avait pas commencé – mais du risque de bronchiolite. Depuis, toutes les personnes de plus de six ans circulant dans des espaces où ils peuvent croiser des patients sont astreintes au port du masque.
Ce retour du masque dans les établissements de santé n’est pas spécifique à cette année. Depuis la pandémie du Covid 19, le port du masque est l’une des mesures adoptées en période d’épidémie hivernale. Ainsi, l’an dernier, il avait été rétabli, dans une majorité d’établissements, et en fonction de l’avancée de l’épidémie grippale à partir de la mi-décembre et début janvier.
Dans les structures de santé, mais pas en entreprise
Le « port du masque peut être décidé par les responsables des structures, durant les périodes les plus à risque et dans les zones les plus sensibles de l’établissement, en tenant compte des contextes locaux », a prévenu la Direction générale de la santé, dans une « instruction relative au port obligatoire du masque dans les établissements médico-sociaux » publiée le 12 novembre. Une décision qui s’inscrit dans la lignée de la Stratégie nationale de lutte contre les infections respiratoires aiguës validée fin 2023.
Pas question, donc, d’une obligation généralisée du port du masque, et sûrement pas dans les entreprises. Depuis la fin du protocole sanitaire en entreprise, le 14 mars 2022, celles-ci ne peuvent plus imposer le port du masque à leurs salariés, même dans les pharmacies.
De même, le port du masque dans les transports, établi dans le contexte de la crise sanitaire du Covid, ne pourrait être rétabli sans un contexte d’exception. Pour rappel, il avait été imposé à partir du 11 mai 2020, à la sortie du confinement. L’obligation n’avait été levée que le 16 mai 2022.
Éviter la diffusion des gouttelettes
Un masque classique ne protège pas des virus mais « il évite la diffusion des gouttelettes quand on a des symptômes », rappelle un pharmacien. Même sans obligation, il relève de la responsabilité individuelle pour protéger son entourage, amical ou professionnel.
L’adhésion aux gestes barrières (masque, lavage des mains, aération des locaux) a cependant clairement faibli. L’étude Coviprev, qui ne l’a mesuré que jusqu’en décembre 2022, montrait déjà cette érosion. Elle reste cependant très supérieure aux années d’avant pandémie… où elle était quasiment inexistante.
Peu de masques en Grande-Bretagne
En Grande-Bretagne, malgré la précocité et l’intensité de l’épidémie de grippe, le port du masque n’est pas plus systématisé dans les établissements de santé publics et dépend de chaque direction. Il y a quelques jours, la BBC présentait comme une information singulière le fait que quatre hôpitaux aient imposé le port du masque dans certaines zones sensibles (mais pas dans tout l’établissement) « pour aider les patients vulnérables et le personnel » à gérer l’épidémie.
L’Agence de sécurité sanitaire britannique a appelé les personnes « ayant des symptômes et devant sortir de chez eux » à porter un masque. Daniel Elkeles, un responsable du ministère de la Santé, a conseillé le port du masque dans les transports publics, comme pendant la pandémie. Suscitant des réactions virulentes du leader conservateur Kemi Badenoch, et du patron ultraconservateur de Reform UK, Nigel Farage. Outre-Manche comme en France, le sujet du port obligatoire du masque est un sujet clivant.