Bonne nouvelle pour les étudiants européens désireux de se former dans les très renommées universités britanniques, ou encore de découvrir les non moins célèbres pubs de l’archipel : le Royaume-Uni a trouvé un accord avec Bruxelles pour réintégrer dès 2027 le programme européen d’échanges universitaires Erasmus, ont annoncé ce mercredi 17 décembre le gouvernement britannique et l’UE dans un communiqué conjoint.

Le Royaume-Uni avait quitté le programme lors de sa sortie de l’UE début 2021. Cette décision du Premier ministre conservateur, Boris Johnson, avait suscité la consternation chez les étudiants et les acteurs de l’enseignement supérieur au Royaume-Uni. Le Premier ministre conservateur avait alors mis en avant le coût du programme, trop élevé selon lui, arguant que Londres accueillait plus d’étudiants européens (35 000 par an environ) qu’il n’envoyait de jeunes Britanniques (17 000) sur le continent. Il avait alors créé son propre programme Alan Turing, du nom de ce célèbre mathématicien britannique.

«Un grand pas en avant»

Aujourd’hui, ce retour annoncé «est une victoire majeure pour nos jeunes, en levant les obstacles et en élargissant les horizons afin que chacun, quelle que soit son origine, ait la possibilité d’étudier et de se former à l’étranger», a célébré le ministre britannique des relations avec l’Union européenne, Nick Thomas-Symonds.

La réintégration du Royaume-Uni à Erasmus «ouvre la voie à de nouvelles expériences partagées et à des amitiés durables» à tous les étudiants qui pourront bénéficier de cette extension du programme, a souligné sur X la présidente de l’exécutif européen Ursula von der Leyen, tandis que le commissaire au Commerce, Maros Sefcovic, a salué «un grand pas en avant» pour les relations entre l’UE et le Royaume-Uni.

L’accord devra encore être approuvé par les 27 Etats membres. Il s’inscrit dans le cadre de la relance des relations avec l’UE entreprise par le Premier ministre travailliste Keir Starmer depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2024, après des années de tensions entre l’UE et les précédents gouvernements conservateurs liées au Brexit.

Depuis sa création en 1987, neuf millions de personnes ont bénéficié d’Erasmus, qui a également contribué à former une génération de Britanniques pro-européens. Les jeunes Français avaient fait du Royaume-Uni leur destination favorite entre 2014 et 2019, selon les chiffres de l’agence Erasmus + France, qui gère le programme dans l’Hexagone.

Par exemple, sur l’année scolaire 2016-2017, près de 17 % des plus de 17 000 étudiants français participant au programme avaient choisi d’étudier Outre-Manche, juste derrière l’Espagne (17,6 %), selon une note de l’Observatoire Erasmus +.

Plus de 100 000 bénéficiaires dès 2027

Depuis le Brexit, les jeunes européens étudiant au Royaume-Uni doivent s’acquitter comme les autres étudiants internationaux de frais universitaires élevés, souvent trois fois supérieurs à ceux payés par les étudiants britanniques. Selon le gouvernement britannique, plus de 100 000 personnes au Royaume-Uni pourraient bénéficier du programme dès la première année.

Londres a précisé que le programme serait ouvert aux étudiants et apprentis, insistant sur l’importance de voir participer un public large, y compris les «groupes défavorisés». «Les opportunités offertes par Erasmus + comprennent notamment des stages dans des entreprises européennes de premier plan pour les étudiants de l’enseignement supérieur et les apprentis», explique le gouvernement.

La contribution du Royaume-Uni à ce programme pour l’année 2027-2028 s’élèvera à environ 570 millions de livres (648 millions d’euros). «Toute participation à Erasmus + dans le prochain cadre financier pluriannuel devra faire l’objet d’un accord futur et reposer sur une contribution équitable et équilibrée», prévient toutefois le gouvernement britannique.