Par
Clément Mazella
Publié le
17 déc. 2025 à 10h58
« Quoi qu’il se passe, la dinde de Noël passera bien mieux cette année. Je me souviens de l’état dans lequel j’étais l’an passé au même moment… ». Fabien Fortassin n’oublie pas où se situait Valence-Romans il y a pile un an : 15e de Pro D2 et une situation sportive délicate. Au prix de performances d’envergure, le club drômois a par la suite arraché le maintien à deux journées de la fin. Cette année, la métamorphose de cette équipe est bluffante : avant le déplacement à Colomiers vendredi 19 décembre (19h), le VRDR pointe au 2e rang du classement. « Nous sommes très satisfaits de notre première partie de saison », savoure auprès d’Actu Rugby le manager de Valence-Romans. « Et Colomiers, ça peut être la vraie cerise sur le gâteau ». Un gâteau dont il nous a livrés la recette pour expliquer comment le VRDR est devenu aussi fort cette saison.
Valence-Romans est aujourd’hui régulier
La première explication à cette phase aller de haut vol, elle réside dans la régularité des performances. Depuis sa montée en Pro D2, le VRDR a signé des exploits, mais par à-coups. Fabien Fortassin se souvient notamment de « ce 55-0 contre Biarritz. L’an passé, il y a eu un 63-7 contre Provence Rugby, un 69-21 à Nevers ».
Là, la donne a totalement changé. « Nous sommes beaucoup plus réguliers, avec aussi bien des performances à domicile qu’à l’extérieur ». Et cette régularité, le manager du VRDR l’explique « par un travail dans la continuité, un groupe qui se connaît de mieux en mieux, une alchimie entre les joueurs et le staff, l’expérience des échecs du passé et du championnat ».
« Aujourd’hui, j’ai la sensation que le groupe exploite le maximum de son potentiel à quasiment chaque match », dit, satisfait, Fabien Fortassin, arrivé dans le club de la Drôme à l’été 2023 en provenance de Tarbes.
Un recrutement qui a fait mouche
Le travail dans la continuité, il est symbolisé au sein de l’effectif par l’épine dorsale, ce fameux axe 2-8-9-10-15 qui n’a pas bougé à l’intersaison. Et le recrutement effectué, lui, s’avoue un formidable succès.
« Nous visions un gros numéro 5, capable d’être le papa devant et fort sur les ballons portés offensifs et défensifs. Là-dessus, nous avons fait une très bonne pioche avec Hugo Fabrègue, qui connaît la Pro D2 par cœur. Il nous fait un début de saison exceptionnel. Louis Suaud, qui arrive de Nice, nous a aussi fait un bien fou. Sacha Idoumi, via sa générosité, est une bonne pioche », savoure Fabien Fortassin.
Et ce dernier tient aussi à mettre en lumière l’arrivée de l’ancien talonneur Romain Terrain. « Il a redynamisé notre paquet d’avants, il a amené une plus-value sur la mêlée, mais aussi la rigueur et l’hygiène de vie. Son apport a changé pas mal de choses ».
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Un jeu séduisant
S’il faut reconnaître une chose à Valence-Romans, c’est la qualité du jeu pratiqué. Pour beaucoup d’observateurs, c’est l’une des équipes les plus séduisantes à voir en Pro D2. « C’est une chose que j’ai toujours voulu mettre en place. J’ai toujours eu de l’appétence pour le jeu offensif, le jeu de passes », nous dit l’ancien ouvreur passé par La Rochelle ou le Racing 92.
« Nous avons le désir de ne pas avoir peur de tenter et faire des erreurs. J’ai des joueurs pour mettre ce rugby en place. Nous essayons de joindre l’esthétisme à l’efficacité. Pour l’instant, on s’y retrouve. […] Il y a aussi de plus en plus de terrains synthétiques, un arbitrage qui favorise le jeu offensif, et j’ai la sensation que pour réussir, il faut entreprendre et attaquer ». Ce que le VRDR fait plutôt pas mal cette saison…
Une énorme progression dans la gestion mentale
Fabien Fortassin l’avoue en toute honnêteté : il ne s’attendait pas à voir son équipe deuxième après 14 journées de Pro D2. « Mais je sais que nous avons un énorme potentiel. En termes de valeur absolue, nous sommes capables de très belles choses ».
Mais sa plus grosse surprise, c’est « la maturité » affichée par son équipe en cette première partie de saison. « Je suis ravi par la gestion de certains matchs avec des money time tendus où nous avons fait preuve de sérénité alors que nous aurions pu nous effondrer. Il y a eu une énorme progression dans la gestion mentale de mes joueurs ».
Valence-Romans l’avoue : après un tel début de saison, il vise désormais une place en phase finale. (©Icon Sport )Rêver au Top 6
Avec 11 victoires en 14 matchs, le bilan est presque parfait. Alors oui, il y a eu 3 défaites qui sont autant de claques (Brive, Oyonnax et Vannes). Elles s’expliquent par une stratégie du staff, qui a géré son effectif et aligné des compositions mixtes ou très remaniées.
Du côté de Valence-Romans, on reconnaît que l’objectif de début de saison était « d’obtenir le meilleur classement de l’histoire du club. Chaque année, c’est ce que j’espère. Et nous y parvenons », souligne Fortassin.
Mais va-t-il changer cet objectif vu le parcours actuel ? « Là, en étant deuxième, l’objectif est clair : c’est de se qualifier pour la phase finale de Pro D2 », lâche-t-il. La concurrence est prévenue.
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