Des internes en médecine générale mais aussi dans les spécialités sont en grève depuis hier. Ce mardi, soutenus par des médecins, ils défileront à Nantes pour dire non à une proposition de loi transpartisane, déposée à l’initiative du député mayennais Guillaume Garot (PS), qui vise à lutter contre les déserts médicaux. Rémy Saunier, étudiant à Nantes, président du Syndicat des internes de médecine générale de l’Ouest (Simgo), explique les raisons de la colère.
Régulation à l’installation, « une fausse bonne idée »
Le manque de médecins touche quasiment l’ensemble du territoire, rappelle Rémy Saunier. Répartir la pénurie revient à ses yeux à étaler le peu de confiture qui reste dans un pot sur une tranche de pain géante. « Entre 2013 et 2023, le nombre de médecins a diminué de 11 % », rappelle-t-il. Cela est dû à une politique de numerus clausus (limitation du nombre de médecins formés) trop restrictive, datant de vingt ou trente ans.
Quand on fait remarquer que l’installation d’autres professions de santé (pharmaciens, infirmiers, kinésithérapeutes) est déjà très régulée, l’interne en médecine répond que ces professions sont dans une dynamique différente, sans pénurie.
Former au plus proche de la population
Aujourd’hui, le nombre d’étudiants admis en faculté de médecine augmente. Mais cette politique ne portera ses fruits au mieux que dans dix ans, le temps des études. Rémy Saunier fait aussi remarquer que pour former plus, il est nécessaire d’avoir plus de professeurs de médecine dans les CHU.
Partant de l’idée que les médecins s’installent volontiers dans le département où ils ont fait leurs études ou d’où ils sont originaires, le Simgo ne se dit pas opposé à des antennes des facultés de médecine dans les départements et pas uniquement à la porte des centres hospitaliers universitaires. Mais, encore faut-il, là aussi, des moyens humains suffisants pour enseigner aux étudiants et les encadrer.