Une expédition punitive menée sur fond de « concurrence » de vente de stupéfiants, à Lannion (22), une « vengeance » qui, pour la présidente du tribunal correctionnel, à Saint-Brieuc, ont poussé un homme de 21 ans, aidé par deux acolytes, à enlever et séquestrer un autre trafiquant, mercredi 23 avril 2025. Après avoir reçu un coup de crosse sur la tête, la victime a été contrainte de monter dans le coffre du véhicule des prévenus. Conduite en forêt, elle a été déshabillée, menacée au couteau et frappée. Le trio l’a ensuite obligée à déverrouiller le portable qu’ils lui ont ensuite volé. « Ce sont les méthodes de Marseille qui arrivent en Côtes-d’Armor », hallucine la magistrate, ce lundi 28 avril 2025.
« Il pense qu’il va mourir jeune »
Le principal suspect, qui a agi en récidive, est un Breton domicilié dans la capitale trégorroise. Il reconnaît volontiers s’adonner au trafic « pendant son temps libre » et être consommateur de drogues dures et fumeur de joints. « Un gramme de coke par jour ? Vous avez les moyens », relève la présidente. Une demi-bouteille de whisky, dit-il, avalée chaque jour. « Il pense qu’il va mourir jeune », pointe-t-on dans son enquête sociale. Son casier judiciaire comporte deux mentions.
À ses côtés à la barre, un ressortissant malien en situation irrégulière. Jamais condamné, il vit « sans ressources », si ce n’est celles de quelques missions de maraîchage, et consomme aussi du cannabis.
Procès en juin
Les perquisitions menées par les enquêteurs ont fait ressortir des munitions de fusil de chasse chez le troisième prévenu qui sera jugé, bientôt, pour ces violences aggravées. Âgé de 30 ans, un temps niçois, il est largement connu de la justice et son casier laisse poindre un profil de trafiquant violent. Le jour des faits, c’est la tante de la victime qui a prévenu les policiers. Un quatrième protagoniste, toujours en fuite, aurait aussi participé à l’enlèvement.
Le procès du trio a été fixé au vendredi 13 juin 2025, le temps pour lui de dresser sa défense. D’ici là et comme le préconisait le ministère public, les trois hommes ont été maintenus en détention provisoire.