Il faut se souvenir des premiers jours et de l’impression de brouillard. Hyperkaliémie, gluconate de calcium, tako-tsubo, héparine… Aux prémices du procès de Frédéric Péchier, même la présidente de la cour d’assises du Doubs, Delphine Thibierge, tâtonnait. On pensait aux six jurés tirés au sort, à leur quotidien mis entre parenthèses plus de trois mois, à leur plongée en apnée dans les blocs opératoires avec pour mission de répondre à cette question vertigineuse : l’ancien anesthésiste est-il coupable de l’empoisonnement de trente patients, âgés de 4 à 89 ans, dont douze n’ont pas survécu, dans deux cliniques de Besançon, de 2008 à 2017 ? Frédéric Pé