Les textes officiels précisant les modalités d’application de la mesure restent à publier, mais ce n’est qu’une question de temps : l’obligation de vidanger les piscines publiques une fois par an, aura bientôt vécu.
L’annonce est en effet tombée fin novembre, depuis le ministère des Sports et celui de la Santé : le gouvernement « met fin à la vidange annuelle obligatoire des piscines publiques », résume le communiqué commun, évoquant des arguments économiques (coût pour la collectivité, consommation d’eau…) et précisant que la fréquence des vidanges pourra être « adaptée en fonction de la qualité réelle de l’eau ». Décision prise sur la base de travaux de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) et suite à une demande des élus.
En cas de sécheresse et d’arrêté…
En pratique, cette mesure pourrait faciliter la vie des collectivités qui, jusqu’en 2016, devaient même vidanger les bassins (et donc fermer les piscines) deux fois par an. « La fin de cette obligation annuelle apportera plus de souplesse », estime Claude Pourchet, directeur des sports au Grand Nancy. « Notamment en cas d’arrêté préfectoral en période de sécheresse : si une vidange est planifiée car le cycle annuel le prévoyait, on pourra décaler plus facilement. Actuellement, on doit demander une dérogation à la DDT et à l’ARS. »
Un paramètre important car aujourd’hui, pour les bassins qu’elle gère (à Vandoeuvre, Laxou, Laneuveville, Tomblaine, et Nancy avec la petite piscine Pierre-de-Coubertin) , la Métropole est « souvent confrontée à un dilemme : on a les scolaires de septembre à juin, le public des petites vacances , la période estivale avec d’autres prestations dont la plage des Deux-Rives , mais les piscines ont aussi besoin de travaux dont certains, par exemple sur les carrelages ou sur de la tuyauterie, nécessitent de vider le bassin. Autant que possible, on essaye de faire coïncider les vidanges avec les travaux de maintenance, mais parfois, certaines vidanges s’imposent à nous parfois car la qualité de l’eau n’est plus suffisante. »
Un volume moyen de 625 m³
C’est le cas actuellement à Laneuveville : la présence d’algues microscopiques ayant été révélée, l’établissement est fermé du 15 au 28 décembre pour vidange et nettoyage des bassins. « Cela ne faisait pas tout à fait un an depuis la précédente vidange, mais là il faut y passer », note Claude Pourchet. « Nos protocoles de contrôle de l’eau très poussés, donc en cas de problème de ce type, on décide de vidanger. »
Au-delà de ces cas précis, avec la future réglementation, les décideurs auront donc une plus grande latitude pour choisir le moment de vider complètement une piscine, opération forcément coûteuse. « En moyenne, pour nos bassins de 25 m qui ont cinq ou six couloirs, cela représente 625 m³. » Une eau venant du réseau et qu’il faut traiter, et surtout faire remonter en température.
Un peu plus long que de faire chauffer une casserole pour son thé…
À Nancy Thermal, les vidanges seront maintenues au début de chaque année
Du côté de l’espace Aquasport de Nancy Thermal, où les bassins (doit-on le rappeler ?) sont remplis d’eau de source, la nouvelle réglementation ne changera pas la donne, explique Didier Ringwald. « Même si on nous permet de ne plus procéder à une vidange annuelle, on continuera de le faire pour pouvoir inspecter l’état des carrelages et des joints , notamment dans le bassin intérieur de 50 m qui a connu des problèmes à ce niveau et que l’on surveille de près », rappelle le directeur du site, où l’eau des bassins est d’ailleurs renouvelée en continu au-delà des normes.
S’il faut au moins 30 litres d’eau neuve par baigneur et par jour dans les piscines publiques, « on est plutôt entre 50 et 90 litres selon les bassins ; vidanger ne sert donc pas tant pour la qualité d’eau, mais aussi pour contrôler les installations ».
Les dates des prochaines fermetures pour vidanges sont d’ailleurs fixées : du 5 au 16 janvier pour le spa, et du 19 au 30 janvier inclus pour l’Aquasport.
Sachant que Thermal a ses atouts : le coût est moindre puisque l’eau thermale provient du sous-sol et arrive à 34 degrés. « On n’a donc pas à la chauffer, on doit juste la maintenir à température. »
S.C.