Par
Thomas Rideau
Publié le
18 déc. 2025 à 11h46
Cette fois-ci, c’est la bonne. Ce jeudi 18 décembre 2025, lors du Conseil de Paris, les élus de la majorité ont de nouveau soumis au vote une délibération pour aider financièrement une quarantaine de librairies. Rejetée par la droite lors du dernier conseil, elle a été, cette fois-ci, approuvée par les élus de la capitale qui vont donc verser environ 500 000 euros à certains établissements.
Une « manœuvre » et une « hypocrisie » de la droite ?
Si le 20 novembre dernier, la délibération n’était pas passée, c’était à cause, selon la droite, de la présence de la librairie Violette and Co. Une librairie au cœur d’une polémique après avoir mis en vente un livre de dessins qui, selon les élus de droite, était antisémite. Le livre incriminé se nomme From the River to the Sea qui est un slogan qui appelle à la destruction de l’État d’Israël pour certains, pour d’autres il s’agit d’une revendication d’un État où Palestiniens et Israéliens cohabiteraient.
Qu’à cela ne tienne. La gauche a proposé une nouvelle fois la même délibération. « Elle va permettre d’aider les librairies à se rénover, d’être plus accessibles aux personnes en situation de handicap », précise Nicolas Bonnet-Oulaldj, adjoint en charge du commerce. « C’est une délibération présentée chaque année depuis 2019 et qui a toujours été adoptée. Pour la première fois, ce consensus a été rompu par le parti de Rachida Dati. »
« Mais si ce livre pose tant de problèmes, qu’il soit retiré des ventes. C’est d’ailleurs le rôle de la ministre de la Culture », a rappelé l’adjoint lors du Conseil. Pour lui, cette « manœuvre » des élus de droite est une « hypocrisie » et une « instrumentalisation » de l’antisémitisme. « Vous instrumentalisez nos compatriotes de confession juive. Ils méritent beaucoup mieux que vos propos », a tancé Nicolas Bonnet-Oulaldj.
« C’est vous qui avez pris le risque de pénaliser toutes les librairies. Nous l’aurions voté sans difficulté [si Violette and Co avait été retirée de la délibération] ! », a lancé Francis Szpiner (LR). « Il s’agit ici de faire le choix de ne pas subventionner une librairie qui fait la promotion de thèses antisémites », a glissé Aurélien Véron (Changer Paris).
Dans le détail, cette subvention va permettre aux librairies concernées de toucher 482 000 euros avec une limite de 25 000 euros par établissement. L’argent servira essentiellement à faire des travaux, des aménagements et des mises aux normes. Une subvention d’ailleurs soutenue dans une tribune signée par 400 libraires et éditeurs. Car, rappelons-le, le livre est un secteur en crise régulièrement touchée par des fermetures d’établissement depuis plusieurs mois.
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