L‘accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, ce projet de traité en négociations depuis vingt ans qui entend faciliter les échanges commerciaux de produits agricoles entre le Vieux Continent et cinq pays d’Amérique du Sud (le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay, le Paraguay et la Bolivie), est au cœur du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement européens réunis ce jeudi à Bruxelles. Le texte doit, d’un côté, favoriser les exportations européennes de voitures, machines, alcools, chocolats, huile d’olive ou fromages. Et de l’autre, permettre l’entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains.

Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, espère le ratifier d’ici à samedi. Elle a pour cela besoin de l’aval des chefs d’Etat. Le but de la France et des autres pays opposés à l’accord est ainsi de constituer une «minorité de blocage», «qui doit être composée d’au moins quatre Etats membres, représentant au moins 35 % de la population de l’Union européenne», expliquait à Libération Elvire Fabry, chercheuse à l’Institut Jacques-Delors, en novembre 2024. La France, qui représente 15 % de la population de l’Union européenne, doit alors essayer «d’en convaincre 20 % de plus». Selon la chercheuse, «l’opposition de la France, de l’Italie, de la Pologne et de l’Autriche» pourrait suffire à réunir une minorité de blocage et faire échouer la ratification d’un accord avec le Mercosur.