Chaque hiver, au moment de commander son plateau de fruits de
mer, la même question revient : pourquoi les poissonniers proposent
presque toujours des huîtres par douzaine, et non par dix ou par
quinze ? Une ostréicultrice très suivie sur Instagram, connue sous
le nom de @Jucotogo, a décidé de lever le voile sur cette curiosité
du quotidien.
Pour elle, compter les huîtres par douze n’a rien d’un caprice
gastronomique, c’est l’héritage d’une méthode de calcul vieille de
plusieurs millénaires. Avec la communauté @LesOstréiculteurs, elle
raconte comment nos ancêtres utilisaient leurs mains comme une
sorte de calculatrice naturelle pour vendre huîtres, œufs ou
escargots sur les marchés. La réponse se cache littéralement dans
la paume de la main.
Huîtres en douzaine : l’astuce des phalanges de nos
ancêtres
Bien avant les caisses enregistreuses, les marchands de l’Europe
médiévale avaient besoin d’un moyen simple pour compter sans papier
ni crayon. Ils ont trouvé la solution dans la méthode des
phalanges, explique
Marmiton : les quatre doigts, chacun composé de trois
phalanges, servaient d’abaque miniature. Le pouce se déplaçait
d’une phalange à l’autre et permettait de compter jusqu’à douze
avec une seule main, ce qui libérait l’autre pour manipuler les
paniers d’huîtres.
Ce système duodécimal a très vite structuré les ventes. Une
douzaine, facilement divisible par 2, 3, 4 ou 6, rendait les
partages équitables entre clients ou convives. Répartir un lot
d’huîtres, d’œufs ou d’escargots devenait plus simple que si l’on
comptait par dizaines. Cette logique, décrite par plusieurs
spécialistes de l’alimentation, s’est imposée sur les marchés du
Moyen Âge et a fini par devenir un réflexe commercial.
Pourquoi on compte les huîtres en
douzaine encore aujourd’hui
Avec la numérotation moderne, les balances électroniques et les
terminaux de paiement, cette astuce n’a plus rien d’indispensable.
Pourtant, la douzaine d’huîtres reste l’unité de
base chez la plupart des ostréiculteurs. Elle offre un repère
immédiat : pour un dîner en petit comité, on prend une douzaine ;
pour une grande tablée, deux ou trois. La pratique continue de
structurer nos achats, surtout pour les repas de Noël et de
Réveillon.
L’ostréicultrice @Jucotogo rappelle que cette habitude remonte à
plusieurs millénaires et qu’elle représente aussi « un hommage à une
astuce ancestrale » transmise de génération en génération.
Aujourd’hui, on retrouve la même logique pour d’autres produits
vendus par six ou par douze, comme les œufs ou certains escargots,
preuve que ce vieux système duodécimal a laissé une empreinte
profonde dans la culture gastronomique.