Présente sur le tarmac montpelliérain depuis 2012, la compagnie aérienne espagnole Volotea y ouvre une base et proposera quatre nouvelles lignes à l’automne 2026. L’objectif de cette « quatrième base dans la région Occitanie » est de développer au total une trentaine de destinations.

La compagnie espagnole Volotea annonce ce jeudi 18 décembre l’ouverture d’une base sur l’aéroport Montpellier Méditerranée à compter de l’automne 2026. Il s’agira de sa 11e base en France et sa 20e en Europe. La France constitue aujourd’hui son premier marché, grâce à la multiplication de dessertes transversales régionales.

Dès son ouverture, la base comptera sur un avion Airbus A320, qui s’accompagnera de la création de 30 emplois directs et « plus de 170 indirects », selon la compagnie. Selon nos informations, un second avion basé est envisagé dans un second temps, Volotea présentant une « augmentation significative » de la capacité pour les années 2026 et 2027.

Montpellier est « la quatrième base dans la région Occitanie »

« Il s’agit d’un moment historique, qui réaffirme notre ancrage local, puisque Montpellier sera notre quatrième base dans la région Occitanie, après Toulouse, Rodez et Lourdes », explique Carlos Muñoz, fondateur et PDG de Volotea. La stratégie de la compagnie, fondée en 2011 et présente sur le tarmac montpelliérain dès 2012, est de « renforcer la connectivité entre les villes moyennes et petites d’Europe ».

L’arrivée d’une base de Volotea à Montpellier n’est pas à proprement parler une surprise. Depuis 13 ans, elle a progressivement et régulièrement assis sa présence en développant de nouvelles lignes à un rythme maîtrisé. Aujourd’hui, elle exploite huit liaisons au départ de l’Hérault. Elle propose même sa « plus grande capacité » depuis son lancement dans la région, avec plus de 370 000 sièges en 2025.

Le projet avorté de Transavia avant la pandémie

La concrétisation de cette arrivée sera visible dès l’automne 2026. Quatre nouvelles lignes seront alors ouvertes dans un premier temps, début novembre : Bordeaux, Madrid, Ténérife Sud et Lanzarote. Elles sont d’ores et déjà disponibles sur le site de la compagnie. Elles viendront compléter les destinations actuellement proposées, vers Ajaccio, Brest, Caen, Lille, Nantes, Rennes, Strasbourg et Minorque.

Pour Montpellier, ce serait un million de passagers supplémentaires

L’aéroport Montpellier Méditerranée devrait terminer l’année 2025 avec un bilan de 1,7 million de passagers. On est encore loin du record d’avant pandémie du Covid-19, qui s’était établi à 1,9 million de passagers. « On a perdu 600 000 passagers sur Paris », rappelait il y a quelques mois Emmanuel Brehmer, président du Directoire de la société aéroportuaire Aéroport de Montpellier Méditerranée. Cette perte est la conséquence de la disparition de la navette entre Montpellier et Orly, accompagnée d’une réduction de fréquences décidée par le groupe Air France-KLM. L’arrivée prochaine d’une base de Volotea, avec un avion basé dans un premier temps, puis un second envisagé ensuite (sans doute en 2027) permettra à l’aéroport montpelliérain de gagner un million de passagers supplémentaires, selon les calculs (et les espérances) d’un membre du conseil de surveillance de l’aéroport, convoqué pour officiellement valider cette arrivée jeudi matin. Pour Montpellier, malgré cette déconvenue sur les dessertes de Paris, le bilan reste positif. « Je vous rappelle que nous sommes passés de 20 destinations en 2019 à plus d’une quarantaine en 2026, soit le double », insiste notre interlocuteur.

Selon nos informations, l’idée des deux partenaires, compagnie et société aéroportuaire, serait d’atteindre, à terme, quelque 30 lignes nouvelles, grâce à l’arrivée envisagée d’un second avion basé. Cela rappelle le projet avorté de Transavia, qui avait annoncé une cinquantaine de lignes au départ de Montpellier Méditerranée. La pandémie et Covid, suivie d’une réorientation stratégique du groupe Air France, avaient eu raison de cette ambition.

La compagnie basée, stratégie incontournable pour se développer

Pour la direction de l’aéroport Montpellier Méditerranée, le développement du trafic passe nécessairement par l’arrivée d’une base. Toutes les compagnies à bas coût étaient ciblées. Sauf peut-être (et encore) Ryanair, qui a fini par quitter l’aéroport montpelliérain il y a quelques années suite à un différend avec la direction de la société aéroportuaire concernant l’accompagnement et le soutien (forcément financier).

« L’arrivée du premier avion basé à l’automne 2026 permettra le lancement de quatre nouvelles destinations et marque une nouvelle phase de développement pour notre aéroport », explique Emmanuel Brehmer, président du Directoire de la société aéroportuaire Aéroport de Montpellier Méditerranée. Il estime que la nouvelle dimension donnée à sa plateforme aéroportuaire constitue « un formidable accélérateur de croissance pour l’est de l’Occitanie ».

Volotea accroît encore le nombre de ses sièges en France

Cette annonce de compagnie basée est aujourd’hui possible grâce au développement important de Volotea sur le territoire français. Cette année, cette dernière propose pas moins de 8 millions de sièges à travers ses différentes implantations, en hausse de 8 % par rapport à 2024. Elle prévoit d’augmenter encore sa capacité en 2026 pour atteindre les 9 millions de sièges, soit une hausse de 12,5 % par rapport à 2025.

Depuis son arrivée en France, en 2012, elle a transporté plus de 41 millions de passagers, avec un taux de remplissage satisfaisant de 91 %. Elle propose aujourd’hui 290 lignes, avec plus d’une centaine de nouvelles destinations depuis 2019, en s’appuyant sur ses 23 avions basés sur le sol français. Coincé entre les puissants aéroports de Marseille et Toulouse, Montpellier a su patiemment jouer sa carte.