À 65 ans, certains découvrent que leur maison est devenue trop
fatigante à entretenir, voire peu pratique au quotidien. Peintures
qui s’écaillent, sols glissants, salle de bains compliquée à
utiliser… tout ce qui paraissait anodin dix ans plus tôt prend
soudain une autre dimension.

La décoratrice espagnole Ana García, très
présente dans la presse déco, propose un regard différent sur ce
moment de la vie : penser sa maison pour le futur serait une forme
de soin de soi. Passé 60 ou 65 ans, le logement ne se limite plus à
être joli, il doit accompagner, faciliter et protéger, ce qui
change complètement la façon d’aménager sa maison après 65
ans
.

Aménager sa maison après 65 ans selon Ana García

Interrogée sur ce qu’elle ferait chez elle à cet âge, Ana García
répond sans détour : « Si j »avais 65 ans, chez moi, je penserais que
le bon marché coûte cher. Investir dès le début dans de bonnes
finitions évite de nombreuses rénovations futures », a-t-elle
expliqué au magazine El Mueble. Pour elle, chaque décision prise
plus tôt, quand on a encore de l’énergie pour les travaux, évite de
gros chantiers au moment où l’on aspire à la tranquillité.

Dans ses interventions, l’interiorista met en avant quelques
piliers pour bien vieillir chez soi : des
matériaux durables qui ne s’abîment pas à la
première tache, des meubles vraiment confortables, une lumière bien
pensée et une distribution fonctionnelle, sans obstacles inutiles.
L’idée est que la maison vieillisse bien en même temps que ses
occupants, plutôt que de les obliger à rénover sans cesse.

Le bon marché coûte cher : erreurs d’aménagement à éviter après
60 ans

Sur le terrain, Ana García constate souvent les mêmes schémas :
on meuble vite, avec des pièces bon marché, puis on remplace au
bout de quelques années, faute de confort ou de solidité. À 40 ans,
supporter un nouveau chantier reste jouable ; à 65 ans, multiplier
les réformes signifie poussière, bruit, fatigue, devis à gérer et
parfois plusieurs semaines loin de chez soi.

Elle recommande donc de concentrer le budget sur quelques points
névralgiques, même si cela implique d’acheter moins mais mieux
:

  • un canapé de qualité, qui soutient bien le dos et dont le tissu
    se nettoie facilement ;
  • une salle de bains pensée pour la mobilité future, avec douche
    de plain-pied et sols antidérapants ;
  • des sols résistants et faciles à entretenir dans les pièces de
    vie ;
  • un éclairage multiplié (plafonnier, lampes, appliques) pour
    éviter les zones sombres ;
  • des rangements accessibles sans escabeau, en particulier dans
    la cuisine.

Qualité, artisans et maison qui dure :
le choix d’investir tôt

Cette logique de qualité se retrouve aussi dans l’artisanat. Au
Manoir de la Neuville, à Vatteville-la-Rue, un rendez-vous annuel
met en lumière des créateurs venus de toute la France : bijoux,
céramiques, linge de maison, objets de décoration… Parmi eux, on
retrouve notamment les draps de bain d’Ana Garcia. « Ils seront
heureux de vous montrer leur travail et de partager avec vous la
passion de leur métier », explique Florence de La Peschardière au
journal Le Courrier Cauchois.

Qu’il s’agisse d’un plaid tissé main, d’un abat-jour sur mesure
ou de beaux draps de bain, ces pièces sont conçues pour durer et
traverser les années sans perdre leur charme. Là encore, le « bon
marché coûte cher » trouve un écho : acheter un objet solide, qu’on
réparera plutôt que de jeter, évite bien des remplacements.
Florence de La Peschardière le résume à sa manière pour cet
événement normand : « Si vous ne l’avez pas déjà fait, mieux vaut
réserver », glisse-t-elle à propos du buffet, mais la formule
pourrait aussi s’appliquer au fait de réserver tôt un budget pour
de belles finitions, avant que les travaux ne deviennent un
fardeau.