En plein doute, sportivement et en coulisse, Béziers s’offre un succès de prestige face au leader incontesté du championnat (23-17). Les Bretons n’avaient perdu qu’un seul de leurs onze derniers matchs. Un sacré coup réalisé par les hommes de David Irazoqui, qui prennent leurs distances avec la zone de relégation.
La « guerre ». Au moment d’évoquer la réception du RC Vannes, ce jeudi 18 décembre, Yanis Boulassel confiait dans la semaine, les intentions biterroises de faire la « guerre » aux Bretons, malgré la pléiade d’individualités d’une équipe déjà assurée de passer Noël et le jour de l’an, en tête du classement de Pro D2. Au contraire, les Biterrois pointent bien plus bas, et ont même déploré dans la semaine, la perte de deux points, sur décision administrative. Une adversité, dans laquelle les hommes de David Irazoqui ont puisé leur motivation, tout au long de la semaine, rassurée par l’engagement mis une semaine plus tôt, malgré la défaite, sur la pelouse d’un autre cador du championnat, Provence Rugby.
Le doublé pour un Boulassel revanchard
Dès le coup d’envoi, les Languedociens mettent à exécution les paroles de leur talonneur. Après huit minutes de jeu, le même Yanis Boulassel inscrit le premier essai de la partie, sur un groupé pénétrant dévastateur (8e, 5-0). Un doigt sur la bouche, l’autre vers le ciel, le joueur formé à Toulon garde le regard dur. La guerre ne fait que commencer. Et sur la remise en jeu, les soldats biterrois déplorent une première débâcle. Après avoir récupéré le ballon, les Bretons cherchent rapidement les extérieurs avec une double sautée douteuse… qui retombe finalement dans les bras de Stevenson et laisse sur le carreau trois défenseurs biterrois, confus par le rebond du ballon. L’ailier remonte une partie des 40 mètres qui le séparent de l’en-but, deux relais à son intérieur plus tard, Blanc-Mappaz file dans l’en-but (10e, 5-5).
En dépit de cet essai encaissé, ce sont bien les Biterrois qui dominent les débats. S’ils ne parviennent pas à peser sur la défense adverse, sur des phases de jeu statiques, les locaux doublent la mise sur un nouveau ballon porté cornaqué par Yannis Boulassel (21e, 10-5). Avant de rentrer aux vestiaires, Marques ajuste une pénalité, pour permettre aux siens de maintenir à bonne distance le leader (40e, 13-5).
Béziers fait le break…
Une inspiration bien sentie par le capitaine, car les Bretons retournent sur la pelouse, pavés de nouvelles intentions. Et avec plusieurs joueurs sortis du banc prématurément. Ils acculent les Biterrois dans leur propre camp et parviennent à marquer rapidement, par l’intermédiaire de El Bibouji, une nouvelle fois sur ballon porté (51e, 13-12). Les visiteurs maintiennent la pression dans le camp héraultais, mais se heurtent à une défense solidaire, doublée de sa supériorité en mêlée fermée. En plus, les Bretons se montrent indisciplinés et offrent à Marques l’occasion d’aggraver l’écart au score (54e, 16-12).
… mais fini en tremblant
Puis, quelques minutes plus tard, Marin Boulier se rend coupable d’un plaquage à retardement sur Théo Vassalo. Il écope logiquement d’un carton jaune, et permet aux locaux de s’installer dans ses 22 mètres. L’occasion est trop belle pour ne pas être croquée. Et elle l’est rapidement, par l’omniprésent Marques, qui joue rapidement une pénalité, sur une faute adverse en mêlée, à cinq mètres de la ligne, et s’en va inscrire l’essai du break (61e, 23-12). À ses côtés, ses coéquipiers exultent. Ils sont en train de réaliser l’exploit. Mais la réalité les rattrape bien vite, quelques minutes tard, alors qu’Enzo Benmegal s’envole dans ciel méditerranéen. Quelque temps de jeu plus tard, sur l’aile opposée, Stevenson profite du travail de fixation de ses avants (65e, 23-17).
Un essai transformé seulement sépare les deux équipes, en cette fin de match. Alors que Vannes pousse pour maintenir sa belle série de victoire, tout un stade pousse derrière ses joueurs. Comme à leur habitude, les coéquipiers de Samuel Marques jettent toutes leurs forces dans la bataille. Ils sont parfois au bord du précipice, mais ils tiennent. Sur une ultime touche mal négociée par les Vannetais, Camacho expédie le ballon hors des limites du terrain. Les rouges et bleus s’enlacent, s’embrassent, s’entassent. Ils ont accompli leur mission.