Jamais le même jour, jamais à la même heure, » car je sais que des personnes ont été ennuyées notamment les dames qui nourrissent les chats « , mais au moins une fois par semaine et toujours avec une petite bombe anti-agression dans la poche, Élise (1) vient visiter ses disparus qui reposent au cimetière Saint-Pierre.
Mais ce dimanche matin de décembre, lorsqu’elle a vu un individu sauter d’une seule enjambée plusieurs tombeaux pour se ruer vers elle, la septuagénaire n’a pas eu le temps d’utiliser son aérosol de défense. » Il m’a vu le sortir de ma poche et me l’a pris des mains « . Jetée au sol alors qu’elle s’apprêtait à arroser les plantes qui fleurissent la tombe de son grand-père, Élise n’a pas pu voir le visage de son agresseur – dissimulé par un cache-nez – tandis qu’il lui arrachait sa chaîne en or et la chevalière qui n’avait pas quitté son annulaire depuis sa communion solennelle il y a près de 60 ans.
« Par pitié, pas le téléphone portable, il contient les photos de mon mari décédé ! « .
Mais elle se souvient parfaitement de la supplique qu’elle lui a adressée lorsqu’il a fourragé dans son sac à dos : » Par pitié, pas le téléphone portable, il contient les photos de mon mari d…