Publié le
18 déc. 2025 à 15h33
200 invités, 10 ans d’engagement et une urgence : l’eau. La Banque Populaire du Sud publie un nouvel ouvrage dédié aux solutions locales face au stress hydrique. Ce jeudi 11 décembre 2025, l’espace Agora du Crès a accueilli près de 200 invités. La Banque Populaire du Sud y présentait le 10e ouvrage de la saga Entreprendre dans le Sud. Cette édition anniversaire porte un titre explicite : Agir pour l’eau. Depuis dix ans, cette collection met en lumière des entrepreneurs du territoire. Elle s’attache cette fois à une ressource devenue critique dans le Sud. Consciente que chaque goutte compte, la banque coopérative choisit de valoriser des acteurs directement liés à la gestion, à la préservation et à l’usage de l’eau. L’ouvrage 2025 rassemble leurs témoignages et leurs solutions.
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La soirée a mis à l’honneur des entreprises qui affrontent le stress hydrique sans fatalisme. Elles adaptent leurs modèles économiques et innovent à tous les niveaux. Le livre illustre cette dynamique locale, entre performance économique et respect de l’environnement.
« C’est bien l’eau sous toutes ses formes qui rythme la lecture de ce nouvel opus. Le tout présenté sous un angle original : celui de l’action concrète d’entrepreneurs, agriculteurs, jeune entreprise ou entreprise de taille intermédiaire confirmée. Ils ont choisi la même réponse face aux défis de l’eau : 0 % fatalité et 100 % mobilisés ! », souligne Cyril Brun, directeur général de la Banque Populaire du Sud.
Invitée exceptionnelle, l’économiste de l’eau Esther Crauser-Delbourg a rappelé l’ampleur des enjeux. L’eau représente aujourd’hui un risque économique majeur. 90 % de l’eau utilisée dans le monde sert à produire des biens économiques. 50 % du PIB mondial dépend directement de l’eau. En France, une entreprise sur quatre a subi une perte financière liée à l’eau en 2023. « L’eau sera le prochain risque assurantiel majeur après le climat ; et le Sud est l’épicentre des tensions ‘eau’. Les entreprises qui anticipent seront les seules résiliantes », a-t-elle affirmé.
Des tables rondes pour partager les solutions
Les entrepreneurs cités dans l’ouvrage ont pris part à deux tables rondes. La première portait sur l’adaptation des modèles économiques. La seconde mettait en avant des solutions concrètes. Thierry Poirot, gérant du camping cinq étoiles Les Sablons à Portiragnes, a détaillé sa stratégie. La lutte contre les fuites reste la priorité. Des capteurs mesurent les consommations en temps réel sur une vingtaine d’hectares. Le site est passé de 40 000 m³ de fuites par an à environ 3 000 à 5 000 m³. Des limiteurs de débit équipent tous les bungalows. L’eau des piscines alimente ensuite l’arrosage des espaces verts. Dans les ports de plaisance, la sobriété a aussi changé les pratiques. Serge Pallarès, président de l’Union des Villes Portuaires d’Occitanie, a rappelé la crise vécue dans les Pyrénées-Orientales. Le lavage des bateaux à l’eau douce a été interdit. La pression a baissé sur les réseaux. La pédagogie reste essentielle face aux incompréhensions initiales.

Deux tables rondes ont rythmé la soirée autour de l’adaptation des modèles économiques et des solutions liées à l’eau. (©BPS)Vidéos : en ce moment sur Actu
Jacques Alvarez, directeur des domaines skiables de Font-Romeu Pyrénées 2000 et Saint-Lary, a défendu un modèle fondé sur l’anticipation. Des études menées avec Météo France projettent l’activité sur 35 ans, même dans le scénario climatique le plus défavorable.
La production de neige utilise uniquement de l’eau et de l’air. Des capteurs GPS et des données lidar ajustent la quantité produite au centimètre près. Les économies atteignent près de 30 % de consommation d’eau. En quinze ans, 250 000 m³ ont été économisés par saison. L’eau retourne ensuite au milieu naturel, au bénéfice de l’agriculture, de l’élevage et même de la lutte contre les incendies.
Aux Forges de Niaux, en Ariège, Laurent Pinéda a raconté un autre virage. L’entreprise disposait d’un droit d’eau vieux de plus de 400 ans. La construction d’un nouveau site a changé la donne. Le projet nécessitait 1,5 million de m³ d’eau par an. La solution est venue du ciel : l’usine capte l’eau de pluie via ses toitures et stocke jusqu’à 500 m³. Le site fonctionne désormais en circuit fermé, en autonomie quasi totale, sans prélèvement dans le milieu naturel.
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Innover pour traiter et réutiliser
La seconde table ronde a donné la parole à des acteurs de solutions. Chemdoc Water Technologies, basée à Clermont-l’Hérault, développe des systèmes de recyclage des eaux usées. Salvador Perez a comparé la réutilisation de l’eau à celle des bouteilles en verre. Les boucles courtes limitent les efforts et les pertes. À Nymphea, dans le Gard, Flore et Philippe Prohin misent sur les plantes aquatiques. Leurs roseaux équipent des stations d’épuration et des filtres plantés. Les écosystèmes épurent l’eau à moindre coût et la réintègrent dans le cycle. Bio-UV Group, dirigé par Laurent-Emmanuel Migeon, conçoit des dispositifs de traitement par UV, ozone ou électrolyse au sel. Ces technologies naturelles équipent piscines, stations d’épuration et navires dans le monde entier. Le groupe réalise aujourd’hui 55 % de son activité à l’international.

L’ouvrage « Agir pour l’eau », édité par la Banque Populaire du Sud, met en lumière des entrepreneurs engagés dans la gestion et la préservation de la ressource. (©BPS)Une stratégie structurée autour de l’eau
La soirée a réuni clients, partenaires de l’eau, acteurs économiques, représentants institutionnels et membres du Groupe BPCE. L’intérêt du public a confirmé l’urgence d’une action collective. « Si la problématique est nationale, les solutions sont locales. Elles doivent s’adapter aux spécificités des territoires. Je suis très fière que la BP du Sud, fidèle à ses valeurs coopératives, soutienne cette cause, et mettent en lumière les entrepreneurs engagés et les solutions des plus simples aux plus innovantes déployées sur notre territoire », a déclaré Karine Puget, présidente de la Banque Populaire du Sud. L’eau occupe une place centrale dans le plan stratégique ADN 2030 de la banque. Une filière dédiée mobilise des compétences internes et externes.
À ce titre, elle se mobilise en tant que financeur, en soutenant financièrement les initiatives de ses clients qui renforcent la durabilité et la préservation de la ressource en eau ; investisseur, en entrant au capital des entreprises de ses clients, notamment du secteur maritime, afin d’accompagner leur croissance, leur innovation et leur transformation durable ; catalyseur, en fédérant les synergies et en collaborant étroitement avec les acteurs-clés du secteur pour faire se rencontrer les besoins liés à l’eau et les solutions existantes ; et enfin promoteur, en sensibilisant et en formant ses collaborateurs aux enjeux et aux nouvelles problématiques de l’eau, afin qu’ils deviennent des relais engagés auprès de leurs clients.
L’édition 2025 d’Entreprendre dans le Sud réunit onze clients emblématiques. Chemdoc Water Technologies, Les Sablons, l’Union des Villes Portuaires d’Occitanie, la Bambouseraie en Cévennes, Nymphea, Altiservice, Bio-UV Group, Greenphage, la SCEA du Grand Badon, les Forges de Niaux et Ille Roussillon incarnent la diversité des réponses possibles. La soirée s’est conclue par l’adhésion symbolique de la Banque Populaire du Sud au pôle Aqua-Valley. Ce réseau fédère 250 acteurs du cycle de l’eau en Occitanie et en région Sud. Pour son directeur général Yvan Kedaj, « la finance peut accompagner l’adaptation des entreprises et des territoires au changement climatique. »
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