Le samedi 12 août 1961, c’est soir de nocturne au pavillon de Vendôme. Dans cet élégant petit bâtiment du XVIIe siècle, bijou d’architecture classique provençale et ancienne demeure aixoise du duc de Vendôme Louis de Mercoeur, petit-fils d’Henri IV, reconverti en musée en 1954, tout respire l’harmonie. Luisant comme de l’or dans la nuit estivale, sa façade se reflète doucement dans le miroir rond du bassin. Sagement alignés, des buis taillés mènent à l’entrée flanquée de deux atlantes en pierre soutenant un balcon orné de délicates ferronneries.
À 23 heures, le gravier croustille sous les pas des derniers visiteurs venus admirer l’exposition en cours consacrée à Paul Cezanne (1839–1906), peintre emblématique de la ville. Le musée ferme ses portes, et la cité s’endort. Vers deux ou trois heures du matin, des silhouettes furtives franchissent le mur d’enceinte du jardin et gagnent le pavillon à pas de loup…
Aucune alarme ne retentit. Légèrement assoupi, le veilleur de nuit posté au rez-de-chaussée, assisté d’un chien sourd, ne s’aperçoit de rien. Pas plus que la conservatrice du pavillon, Jacqueline Martial-Salme, et son mari, qui ont regagné à minuit leur logement situé au deuxième étage après une soirée passée avec des amis.
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