« Victoire historique : l’église suédoise de Paris est sauvée ! », s’est réjouie la mairie du XVIIe arrondissement dans un communiqué de presse publié ce lundi 28 avril. Un vrai soulagement alors que l’édifice en briques rouges érigé en 1913, dans la rue de Médéric, près du parc Monceau, était menacé depuis 2021 par un projet immobilier. Le clergé souhaitait en effet vendre cette institution vieille de plus d’un siècle à un promoteur privé.
« C’est une formidable nouvelle. L’église suédoise n’est pas seulement un lieu de culte, c’est un symbole d’amitié entre la France et la Suède, un repère culturel et spirituel au cœur du XVIIe, et un lieu profondément ancré dans la vie du quartier et des paroissiens », a déclaré le maire (LR) du XVIIe arrondissement, Geoffroy Boulard (Union Capitale), remerciant par la même occasion Martin Modeus, archevêque d’Uppsala et Primat de l’Église de Suède pour sa décision.
Estimé à plus de 6 millions d’euros, cet ensemble de 13 000 m2 comprend non seulement l’église mais également une école primaire, une grande salle paroissiale, des bureaux et un logement de fonction bâtis sur une parcelle de 700 m2.
Ce bien avait été récupéré par la congrégation au moment de la séparation entre l’Église et l’État, acté en 2000 en Suède, alors qu’elle l’avait cédé 50 ans plus tôt à l’État suédois pour une couronne symbolique.
Grosse mobilisation
Repas après l’office du dimanche dans la grande salle polyvalente ouverte sur la cour pavée, concert, cours de couture ou encore chorale… Cette église joue un rôle culturel important pour les 15 000 personnes qui composent la communauté franco-suédoise parisienne.
Y sont également organisés chaque année un marché de Noël avec ses stands d’objets artisanaux et spécialités culinaires nordiques ainsi que la fête de Sainte-Lucie, le 13 décembre, lors de laquelle des personnes drapées de blanc défilent une couronne de bougies sur la tête en entonnant des chants traditionnels suédois.
Selon la municipalité, l’annonce de sa préservation met surtout un terme à « plusieurs années d’incertitude » et marque l’aboutissement d’un véritable combat de la mairie mené aux côtés de la communauté suédoise. « Cette victoire est le fruit d’un engagement collectif, porté par la foi, la persévérance et l’amour de ce lieu unique », félicite l’édile.
Pendant plusieurs années, la menace de fermeture avait mobilisé l’ambassadeur de Suède en France Håkan Åkesson, ainsi que les paroissiens, les riverains et les élus du XVIIe.