« Cette tarification solidaire pour la restauration des collèges publics en Ille-et-Vilaine sera un marqueur fort du mandat, estime Jean-Luc Chenut, le président du conseil départemental. 95 % des collégiens sont demi-pensionnaires. Et, pour certains, 2, 90 € le repas, c’est encore trop cher. » La proposition votée par les élus bretilliens, jeudi 18 décembre 2025, est d’abaisser, à la rentrée de septembre 2026, le prix minimum à 0,80 € « le repas équilibré avec entrée, plat et dessert », à l’intention des familles les plus modestes. Le tarif le plus élevé sera de 5, 90 €, « soit le prix de revient du repas. Nous ne dégagerons aucune marge ou bénéfice ». Entre ces deux extrémités, l’augmentation sera progressive avec dix autres tarifs proposés, en fonction des ressources de chacun, évaluées à partir du quotient familial, lui-même déterminé par la caisse d’allocations familiales (CAF).
« Eviter les effets de seuil »
« En fixant le premier tarif à 0,80 €, nous envoyons un message clair : aucun collégien ne doit être exclu de la cantine pour des raisons financières, souligne Olwen Dénès, co-président du groupe Ecologie-fédéraliste-citoyen (EFC). La grille proposée comporte douze tranches pour éviter les effets de seuils et être la plus progressive possible, notamment pour les classes moyennes. »
Une analyse que ne partagent pas complètement les élus du groupe d’Union du centre et de la droite dont 19 des 22 élus ont voté contre. Pouvons-nous parler d’une mesure sociale quand les classes populaires qui ont des revenus proches du Smic seront concernées par cette mesure ?, demande Jonathan Houillot (canton de Janzé). Un couple avec un enfant de moins de 14 ans dont les revenus mensuels sont de 3 029 € après impôts et prestations sociales, et dont le quotient familial est donc de 1 210 €, est considéré comme étant dans les classes populaires, d’après l’Observatoire des inégalités. Et bien ce ménage verra le tarif du repas appliqué passer de 3,29 € en moyenne, à 4,10 €, soit une augmentation d’environ 140 € par an.