Après les maisons France Service, place aux maisons France Santé. Si les premières ont pour but de simplifier les démarches administratives des Français en réunissant plusieurs administrations sur un seul et même site, les secondes doivent permettre de répondre aux besoins de soins des habitants des territoires les moins bien dotés en professionnels de santé. Une quinzaine de ces structures doivent ainsi être déployées dans chaque département d’ici la fin de l’année. En Ile-de-France, 120 maisons France Santé vont être labellisées. C’est ce qu’a annoncé Denis Robin, le directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS), le 10 décembre, à la Maison de santé pluridisciplinaire de Juvisy-sur-Orge (Essonne), à l’occasion du lancement officiel du réseau francilien de ces maisons France Santé.

« Garantir un socle commun de services de santé »

« La création de ce réseau national financé et soutenu par l’État, via les Agences régionales de santé et l’Assurance Maladie, vise à garantir un socle commun de services de santé de proximité », résume l’ARS. Concrètement, ce réseau doit permettre, par exemple, à chaque Français d’obtenir un rendez-vous médical sous 48 heures « si son état de santé le nécessite ». Le déploiement et le pilotage territorial du dispositif sont opérés en lien avec les préfets et les Conseils départementaux. L’an prochain, 130 millions d’euros seront engagés pour construire ce réseau France Santé, avec un premier objectif : atteindre 2 000 structures labellisées mi-2026.

Les maisons France Santé ne sont pas des structures créées de toute pièce. Il s’agit de lieux ou établissements de soins déjà existants ou devant être prochainement créés à qui sont attribués un label s’accompagnant de financements (50 000 euros en moyenne par structure) : des maisons de santé pluridisciplinaires (MSP), des centres de santé, des cabinets médicaux regroupant plusieurs praticiens ou encore des établissements de santé assurant des soins primaires comme les hôpitaux de proximité. « Bien qu’en Ile-de-France le réseau sera principalement constitué de cabinets, de centres de santé et de maisons de santé pluridisciplinaires déjà existantes, le texte permet également de labelliser tout lieu permettant un accès de proximité aux soins tels que les consultations solidaires déployées dans le cadre du dispositif « Un médecin près de chez vous », les consultations avancées hospitalières, les officines équipées de télécabine, ainsi que les médibus », précise l’Agence régionale de santé.

La centaine de structures franciliennes dont la labellisation a été validée par les préfets et les présidents de Départements disposent toutes d’une offre « socle » en santé se caractérisant par la présence d’un médecin généraliste avec une patientèle « médecin traitant » constituée (ou en cours de constitution en cas d’installation récente), la présence d’un professionnel infirmier au sein de la structure ou à proximité, une ouverture au public au moins cinq jours par semaine, l’application des tarifs opposables, sans dépassement d’honoraires, et enfin une capacité à proposer un rendez-vous dans les 48h en cas de nécessité médicale, à moins de trente minutes du domicile du patient. Reste à savoir si tous les territoires disposeront de structures à même de répondre à ces exigences…

Déjà 19 labellisations  en Seine-Saint-Denis

En Seine-Saint-Denis, où la question de la désertification médicale se pose sérieusement, 19 premières maisons France Santé ont déjà été labellisées. Parmi elles, le centre municipal de santé (CMS) Savattero de Montreuil dans lequel évoluent 17 médecins généralistes et spécialistes (cardiologie, ORL, psychiatrie, neurologie, rhumatologie, endocrinologie…) et qui dispose de soins infirmiers ainsi que de deux infirmières de pratique avancée, d’une sage-femme, d’une activité diététique ou encore d’une psychologue. Ouvert du lundi au vendredi, de 8h30 à 19h, et le samedi matin, ce CMS, labellisé centre de santé sexuelle, propose également une Permanence d’Accès aux Soins de Santé (PASS), de l’Education thérapeutique du patient diabétique (ETP Diabète) et développe une offre de soins de support en cancérologie.

Dans ce même département, le déploiement des maisons France Santé va se poursuivre avec les élus locaux pour identifier de nouvelles structures à labelliser en 2026, notamment en lien avec la préparation de l’accueil des docteurs juniors de médecine générale : « une démarche partenariale initiée avec l’ensemble des élus du territoire par la délégation départementale de l’ARS et la préfecture de Seine-Saint-Denis dès le mois de juin 2025 et visant à offrir les meilleures conditions de formation, d’exercice et de vie pour les étudiants en médecine qui choisiront la Seine-Saint-Denis comme terrain de stage en novembre 2026 », explique l’ARS.