« J’en appelle à votre générosité et votre amour pour les beaux objets », a introduit le maire Benoît Payan (DVG), avant de lancer la vente aux enchères d’exception organisée « hors les murs » du Crédit Municipal à l’Hippodrome Borély (8e). Au programme des adjudications : 320 lots d’un montant de 5 euros pour un petit porte-monnaie jusqu’à 45 000 euros pour un lingot d’or, présentés en photographie grâce à un vidéoprojecteur. L’événement, mené par le commissaire-priseur Stéphane Lecomte est ouvert à tous. Cette institution du prêt sur gages s’essaye à la vente en ligne pour la première fois de son histoire, avec plus de 500 inscrits. Magalie, « crieur » depuis 29 ans se félicite de cette nouveauté qui « rompt enfin l’entre-soi ». Mais au cœur de l’hippodrome Borély, quelque 350 personnes sont aussi massées dans cette salle des ventes éphémère.
L’événement a attiré des curieux comme Matthéo, 20 ans, en veste kaki et jogging qui « a repéré deux Rolex Daytona ». Mais aussi de nombreux professionnels du marché de l’or et de l’art et des habitués en quête d’un présent. Si l’assemblée est composée à 60% d’hommes pour 40% de femmes, lors des achats, ce sont surtout les hommes qui mettent la main à la poche avec des lots de 4 000 euros en moyenne tandis que le plafond féminin tourne autour de 200 euros. « Les acheteurs restent très discrets, une main à peine levée, un pouce en l’air voire simplement un regard de biais », précise Magalie.
Pour prévenir tout risque. « J’ai déjà assisté à un braquage lors d’une vente à Marseille il y a quelque temps. Ne pas être sur place permet de se protéger, soi et son image », confie Paul*, en simple spectateur. Ce vendredi 5 décembre un lingot d’or s’est vendu à 99 000 euros tandis qu’un bracelet Cartier sertis de diamants, « une distraction » pour son acheteuse aux poignets cerclés d’or, est parti à 13 200 euros.
« Avec l’habitude, c’est comme si l’on vendait des tomates, plaisante à demi-mot un acheteur. Lorsque tu maîtrises les codes, l’estimation et l’achat deviennent un jeu ». Issu d’une famille de bijoutiers et lui-même professionnel de l’or, le quadragénaire assiste à toutes les ventes du Crédit municipal pour son employeur, avant de revendre, non sans bénéfice, les biens acquis. « La première fois que j’y ai participé à 19 ans, j’étais mort de stress. Après bientôt 20 ans d’expérience, je m’amuse », raconte-t-il, presque complice avec le commissaire-priseur, Stéphane Lecomte, et le directeur des ventes, Frédéric Pin.
C’est l’occasion de « vous faire plaisir », invite le maire de Marseille Benoît Payan (DVG), fervent passionné du marché de l’art. Il s’est réjoui pendant près de deux heures « d’adjuger les ventes », dans une ambiance festive. Au terme de la vente, « l’excédent (hors capital, frais et intérêts) de l’enchère est intégralement reversé à la personne qui a déposé l’objet », précise Benoît de Rosamel, directeur général. Une manière de rembourser les propriétaires dans le besoin, ce qui reste la mission première de cet établissement bancaire solidaire et engagé.