Le nouveau report de Grand Theft Auto VI continue de faire réagir l’industrie. Et cette fois, c’est un nom respecté de la scène vidéoludique qui s’exprime : Emil Pagliarulo, directeur de la conception chez Bethesda Game Studios. Pour lui, ce report n’est pas un recul, mais un choix stratégique salutaire.

« GTA [6] vient d’être repoussé une fois de plus, ce qui était la chose la plus intelligente qu’ils pouvaient faire », a-t-il confié à Game Informer. Rockstar, habitué aux jeux à succès et aux mondes ouverts titanesques, n’a pas l’habitude de bâcler ses productions, et le développeur américain semble vouloir rester fidèle à cette réputation.

Un jeu de cette ampleur exige du temps, et Rockstar le sait mieux que quiconque

Pour Pagliarulo, les raisons du report sont limpides. « Car un jeu de la taille de ces jeux prend non seulement beaucoup de temps à réaliser, mais aussi beaucoup de temps à peaufiner et à corriger les bugs. »

Le directeur créatif pose une question simple aux joueurs : « Veulent-ils un jeu qui sort trop tôt et qui ne répond pas à leurs attentes ? Ou préfèrent-ils la dinde qui mijote suffisamment longtemps pour être délicieuse une fois sortie du four ? »

En clair, il vaut mieux un jeu abouti dans six mois qu’un jeu bâclé dans trois. L’exemple de Cyberpunk 2077, sorti prématurément, reste dans tous les esprits, tout comme Fallout: New Vegas, dont les défauts techniques ont laissé des traces malgré un fond solide.

Des attentes colossales sur un projet à 2,7 milliards de dollars

Avec un budget estimé à 2,7 milliards de dollars, GTA 6 est considéré comme l’un des projets les plus ambitieux de l’histoire du divertissement. Chaque décision autour de son lancement est donc scrutée à la loupe.

Un analyste cité dans les médias américains estime d’ailleurs que Rockstar « mise sur l’anticipation » comme sur une monnaie rare, ce qui explique cette gestion millimétrée du timing. Pour Take-Two, maison mère du studio, un bon lancement est vital, d’autant plus après les critiques adressées à d’autres sorties précipitées dans l’industrie.

Elder Scrolls 6, Cyberpunk, Fallout… les leçons des grands retards

Pagliarulo parle en connaissance de cause. Chez Bethesda, le très attendu The Elder Scrolls VI n’a toujours pas de fenêtre de sortie, bien qu’il ait été annoncé il y a plusieurs années. Et ce silence ne doit rien au hasard.

« Nous allons prendre notre temps, aussi longtemps qu’il le faudra pour que ce soit excellent. », déclare-t-il en évoquant TES6. Une philosophie que Rockstar semble partager pleinement pour GTA 6.

Alors que la frustration des fans est palpable, cette alliance inattendue entre Bethesda et Rockstar vient rappeler une vérité simple : un bon jeu se mérite, même s’il faut attendre encore un peu.