TF1 diffuse en ce moment la 13e saison de la Star Academy. Son présentateur Nikos Aliagas retrace vendredi dans Tout un monde l’évolution de l’émission musicale depuis le début des années 2000. Elle suit un fil conducteur: ses participants entreprennent une sorte de « voyage du héros » digne des personnages de la mythologie grecque, selon l’animateur.
En un quart de siècle, le télécrochet de TF1 a connu des hauts et des bas. Diffusé une toute première fois le 20 octobre 2001, il est arrêté à l’issue de sa 9e saison, en 2012, d’ailleurs diffusée cette fois-ci sur NRJ 12.
Le programme a fait son grand retour en 2022, de nouveau sur TF1. Les ingrédients de base sont restés les mêmes: des candidats, de jeunes adultes, qui vivent et répètent dans un château sous l’œil des caméras et se produisent lors d’un « live » le samedi à l’issue duquel l’un d’eux est éliminé.
« Regarder par le trou de la serrure »
Qu’est-ce qui a changé depuis le début du siècle? La mise en scène n’est plus la même, observe Nikos Aliagas. « A l’époque, la télévision, ça piquait », se rappelle le présentateur de 56 ans. L’émission de télé-réalité fonctionnait comme « un dispositif d’observation où les gens regardaient derrière le miroir et par le trou de la serrure ».
L’homme de télévision greco-français confie ne jamais avoir été « super friand » de ces codes un peu trash. « Ça n’a pas été mon ADN naturel. J’ai donc dû l’assumer, faire mon chemin et essayer non pas d’imposer quoi que ce soit, mais d’être en phase avec ce que je ressentais. On est passé du conflit à l’émotion, du regard voyeur à quelque chose de plus patrimonial », développe-t-il.
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Des jeunes habitués à l’objectif
En près de 25 ans, forcément, c’est aussi une autre génération d' »académiciens » qui est arrivée sur le devant de la scène. Des jeunes qui ont toujours eu un smartphone entre les mains, et par conséquent un écran et une caméra.
« Les candidats des années 2000 ne savaient pas faire de selfies, n’avaient jamais entendu leur voix et n’avaient jamais ou rarement vu leur visage sur le petit écran. C’était une autre époque. On était encore dans les balbutiements de la représentation de soi-même », analyse Nikos Aliagas. « Aujourd’hui, nos élèves de la Star Ac’ sont d’une génération qui a toujours vécu connectée et qui sait donc se mettre en scène. »
La Star Ac’ repose sur une structure narrative assez classique qui a toujours existé
Nikos Aliagas, présentateur de la Star Academy
Et puis, les artistes ont aussi l’avantage d’avoir en tête toutes les émissions des années précédentes. Quand ils arrivent dans le château, « c’est aussi une première fois, mais ils ont une conscience télévisuelle plus puissante que les autres. Ils savent comment ça se passe. Alors que Jennifer, Mario et Jean-Pascal (la gagnante, son dauphin et un demi-finaliste de la 1re édition, ndlr), eux, ne savaient rien de tout ça. »
L’Odyssée de la Star Ac’
Les apprentis stars d’aujourd’hui ont peut-être un léger avantage. Mais leur participation relève de la même aventure humaine que leurs prédécesseurs. « La Star Ac’ repose sur une structure narrative assez classique qui a toujours existé. Des gens qui ne sont pas connus quittent leur quotidien pour traverser des épreuves. Et dans l’épreuve, ils vont se trouver, se surpasser parfois, pour être consacrés », analyse Nikos Aliagas.
Ces ficelles ne sont pas nouvelles. On les trouve déjà dans la mythologie grecque, d’après l’animateur, qui fait référence au célèbre livre Le Héros aux mille et un visages de Joseph Campbell.
L’archétype décrit dans cet ouvrage? « C’est le voyage du héros, rappelle Nikos Aliagas, c’est-à-dire de celui qui a rendez-vous avec son destin, qui va essayer, qui n’a pas de certitudes, mais qui en même temps a assez de folie pour se dire: pourquoi pas moi? »
Léa, la candidate suisse de cette 13e édition, est donc une héroïne homérienne! Pour la chanteuse originaire de Bellmund (BE), l’aventure se poursuit. Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage…
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Propos recueillis par Eric Guevara-Frey
Texte web: Antoine Michel