Chaque hiver, ou même toute l’année pour certains, c’est la même chanson. Un mal de ventre ? Un Smecta. Une douleur musculaire persistante ? Du Voltarène. Une toux qui s’éternise ? Du Maxilase. Ces médicaments font partie du décor de nos armoires à pharmacie, au point qu’ils semblent inoffensifs par habitude. Et pourtant, la revue médicale indépendante Prescrire vient de rappeler une réalité beaucoup moins rassurante. En effet, plusieurs de ces traitements très courants pourraient faire plus de mal que de bien.
Une nouvelle étude révélatrice
Chaque année, Prescrire passe au crible des centaines de médicaments et publie sa liste de ceux considérés comme “plus dangereux qu’utiles“. Pour l’édition 2025, ce sont 108 médicaments qui sont pointés du doigt, dont plusieurs que le grand public connaît très bien. Ce qui interpelle, c’est justement leur banalisation. Ce sont des produits accessibles, parfois en vente libre, que l’on consomme sans toujours demander conseil, convaincu qu’ils sont sûrs parce qu’ils sont répandus.
Le cas du Voltarène, par exemple, est particulièrement parlant. Ce médicament, à base de diclofénac, est l’un des anti-inflammatoires les plus utilisés contre les douleurs musculaires et articulaires. Pris par voie orale, il expose pourtant à un risque accru d’effets indésirables cardiovasculaires par rapport à d’autres anti-inflammatoires. Cela inclut des infarctus, des insuffisances cardiaques et même une hausse du risque de mortalité cardiovasculaire. Pour le consommateur, cela signifie qu’un simple comprimé contre un mal de dos peut, dans certaines situations, faire peser un risque sérieux sur le cœur. Sous forme de gel ou de crème, il représente moins de risques bien qu’il faille faire attention tout de même au surdosage.
Le Smecta, autre incontournable, est lui aussi concerné. Utilisé depuis des décennies contre les diarrhées et les troubles digestifs, il est composé d’argile. Le problème est que cette argile est susceptible d’être contaminée par du plomb, un toxique aux effets neurologiques, rénaux, hématologiques et cardiovasculaires, sans parler de ses effets reprotoxiques. Chez l’adulte comme chez l’enfant, une exposition répétée n’est donc pas anodine. Là encore, le danger tient surtout à l’usage banal et répété, souvent sans avis médical.
Quant au Maxilase, très populaire contre la toux et les maux de gorge, il est jugé inefficace par Prescrire. Son principe actif repose sur une enzyme dont l’efficacité n’a jamais été démontrée au-delà de celle d’un placebo. En revanche, il expose à des troubles cutanés et allergiques parfois sévères. Rien de très grave dans son cas contrairement à ses comparses.
Que faut-il faire ?
Pour le consommateur, l’impact de ces révélations est clair. Elles obligent à revoir notre rapport aux médicaments réflexes. Le message de Prescrire n’est pas d’arrêter brutalement tous les traitements, mais d’inviter à plus de prudence, à demander conseil à un professionnel de santé, et à ne plus considérer un médicament comme inoffensif simplement parce qu’il est connu.
Cette mise à jour de la liste rappelle aussi une réalité souvent oubliée. Parfois, la meilleure option reste l’absence de médicament, ou le recours à une alternative plus sûre. Dans un contexte où l’automédication est devenue un réflexe, cette alerte agit comme un signal fort.
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