Par
Arnaud Boularand
Publié le
19 déc. 2025 à 20h43
L’an 0 du « Tram Way Of Life » montpelliérain commence le vendredi 30 juin 2000. Ce jour-là, Georges Frêche et les équipes de la toute nouvelle TaM (la Société Montpelliéraine des Transports Urbains ayant changer de nom cette même année pour l’acronyme actuel) inaugurent, en grande pompe, la première ligne de tramway de Montpellier, reliant l’actuelle station Place de France à celle du stade de la Mosson.
En 2000, l’hirondelle prend son envol
L’ambiance est à la fête pour les équipes du District (ancêtre de la Métropole) qui découvrent les 15 kilomètres de ligne et les nouveaux aménagements et quartiers desservis par cette première ligne (Odysseum, Malbosc,…). Les automobilistes, eux, découvrent des nouveaux sens de circulation et prennent le pli aux carrefours : il faut désormais laisser passer ces trams bleus marqués d’hirondelles blanches.
Parties d’Odysseum, les 6 rames inaugurales rejoignent La Mosson après un passage perturbé sur la place de la Comédie, où les opposants au District manifestent leur désaccord avec le projet porté par le maire de Montpellier. Une contestation qui débouchera quelques années plus tard sur le départ officiel de Mauguio puis de Palavas-les-Flots de l’agglomération pour rejoindre celle du Pays de l’Or et qui aura une conséquence (de taille) sur les transports montpelliérains : le tram qui devait rejoindre la mer s’arrêtera à 800 mètres de la plage…

La ligne 1 dévoile des aménagements et des œuvres d’artiste, telle celle de Ludger Gerdes place Ernest Granier. (©Archives de Montpellier/C. Roucairol)
Ce 30 juin 2000, l’agitation est également à bord des tramways, et plus particulièrement dans la rame de tête, qui embarque le maire. Ce dernier mène la visite, micro en main, et fidèle à sa faconde décomplexée déraille lorsqu’il évoque la desserte du quartier de La Paillade : « Ici, c’est le tunnel le plus long du monde : vous entrez en France et vous ressortez à Ouarzazate ».
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Les discours plus officiels auront lieu au centre de maintenance Les Hirondelles, devant une foule de plus de 600 personnes. À la sortie du centre, la ligne 1 est symboliquement inaugurée : comme pour les navires destinés à partir en mer, on casse une bouteille de champagne sur la rame pour porter bonne chance à cette première ligne, pionnière en France. S’en suit une grande fête : défilés, danses, spectacle de pyrotechnie, funambule qui traverse la Comédie, et concerts viennent ponctuer ce premier chapitre inaugural.
Un tramway « carte postale »
Six ans plus tard, la fête a lieu en décembre. Le samedi 16 pour être plus précis. Une date mal choisie, selon certains commentateurs, car à 700 km de la Comédie, on inaugure la ligne T3 du réseau francilien ce qui marque le retour du tramway à Paris après 70 ans d’arrêt, et qui aura comme conséquences d’éclipser médiatiquement le lancement de la deuxième ligne montpelliéraine. Pourtant cette seconde réalisation a de quoi marquer les esprits. Les rames colorées et fleuries dessinées par Elisabeth Garouste et Mattia Bonetti deviennent rapidement l’une des images « carte postale » de la ville. Y compris à l’international : quelques années plus tard, le New York Times qualifiera le tramway montpelliérain de « plus sexy d’Europe ».
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La ligne 2, qui dessert 5 communes de l’Agglo, vient entériner la symbolique d’une ville jeune, dynamique et visionnaire, avec cette touche « cool » si caractéristique des années 2000-2010 à Montpellier.
La fête, elle, est quelque peu gâchée par des manifestants et surtout l’orage ! Le protocole prévu devant la gare Saint-Roch est abandonné pour une mise au sec au sein de l’Opéra Comédie. Dans cette enceinte, Georges Frêche fait une annonce au micro, une troisième ligne est déjà sur les rails…
Deux lignes haute-couture
Fort du succès d’image de ces deux premières lignes, l’Agglomération confie le design de ses deux « dernières créations » à un grand nom de la mode : Christian Lacroix. Celui-ci est présent lors de cette journée inaugurale, mais plus Georges Frêche, disparu deux ans plus tôt. Même absent, son ombre plane sur le protocole de cette journée : peu après 16h, une rame marque l’arrêt à la station située devant la nouvelle mairie et qui porte le nom de l’ancien maire de Montpellier.
La pluie est encore une fois au rendez-vous ce matin du vendredi 6 avril 2012, mais un timide soleil apparait dans la journée, permettant aux habitants de fêter non pas une mais deux nouvelles livrées de tramway avec la mise en service des lignes 3 et 4 (qui sera définitivement bouclée 4 ans plus tard sous le regard du premier ministre Manuel Valls et du président de la Métropole Philippe Saurel).
Des animations sont prévues aux terminus de Juvignac, de Pérols et de Lattes. En fin d’après-midi, quatre rames se rejoignent devant la tour de la Babote où auront lieu les discours des officiels (Jean-Pierre Moure président de l’Agglo en tête) ainsi qu’un spectacle son et lumière en début de soirée.
Treize ans plus tard, la saga inaugurale et festive des tramways continue à Montpellier ce samedi 20 décembre avec le lancement de la ligne 5. Vous pouvez retrouver le programme des animations ici.
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