Les statuts ont été déposés il y a quelques semaines. Jusque-là organisés autour d’un groupe sur le réseau social LinkedIn – 5 400 abonnés –, les Ambassadeurs Stéphanois sont désormais une association loi 1901. Lancée il y a environ 2 ans, son activité cherche à fédérer en France, voire à l’étranger, les « expatriés » de leur territoire d’origine pour mieux le promouvoir. Entretien avec les deux premiers co-présidents Marie Duverne Hanachowicz et Camille Brodhag.

Marie Duverne Hanachowicz et Camille Brodhag. ©Les Ambassadeurs Stéphanois

Nous vous imaginons venir de Saint-Etienne, sinon du Sud Loire : pouvez-vous respectivement vous présenter ?  

Marie Duverne Hanachowicz : « Effectivement. Petite, j’ai habité rue Balaÿ. Jusqu’à mes 17 ans, puis rue Basses-des-Rives. J’ai passé le bac au lycée Saint-Michel à Saint-Etienne. J’y ai effectué mes études de Droit jusqu’à la licence avant de poursuivre à Lyon jusqu’au DEA puis l’école d’avocats. J’ai 45 ans et je travaille au sein du cabinet Lamy Lexel, spécialisé dans le droit des affaires, les contentieux commerciaux, de propriété intellectuelle, des cessions, etc. J’en suis associée depuis 2013. Depuis, je suis partie m’installer à Paris pour y développer notre entreprise. J’y réside même si je suis très souvent à Lyon et aussi régulièrement en visite chez mes parents, aujourd’hui à Sury-le-Comtal. »      

Camille Brodhag : « Moi j’ai grandi dans le quartier de La Métare, j’ai été scolarisé au Portail rouge avant de passer le bac à Fauriel. J’ai effectué mes études supérieures à Lyon dans les mathématiques, la Finance, avant de me spécialiser dans la transmission d’entreprises et la stratégie. J’ai 42 ans et je travaille depuis 15 ans dans le conseil aux entreprises. J’ai travaillé à Lyon et Paris où je suis installé aussi. Je suis passé par plusieurs sociétés comme Visiativ et suis désormais le dirigeant de C Birds que j’ai créée et qui accompagne les stratégies de croissance externe des PME et ETI. » (Par ailleurs Camille Brodhag est le fils d’une personnalité locale connue : Christian Brodhag, ex politique et ingénieur civil des Mines, Ndlr)

Racontez-nous la genèse des Ambassadeurs stéphanois

C.B. : « En arrivant à Paris il y a 15 ans, j’ai été frappé par la solidarité là-bas des Bougnats (Auvergnats « immigrés » à Paris, Nldr), des Corses et des Bretons. Des « diasporas » organisées au point de proposer des immeubles entiers pour loger les nouveaux venus ! Des groupes très structurés sur place donc mais, aussi, très bénéfiques à leurs territoires d’origine. A Paris, il existait déjà un écosystème stéphanois avec le Club des Stéphanois à Paris fondé par François Massardier et Édouard Tissot qui avaient initié un super boulot allant dans ce sens. Mais son activité a eu du mal à passer l’après Covid. C’est plus ou moins dans cet écosystème que l’on s’est connu avec Marie et d’autres. Nous avions envie d’aller plus loin, dépasser la seule sphère parisienne, d’en faire plus encore pour les expatriés stéphanois et l’image de leur territoire. »  

L’image de ce territoire mérite infiniment mieux qu’une succession d’actualités malheureuses. 

M.D.H. : « Cela a commencé il y a un peu plus de 2 ans par un groupe WhatsApp, puis d’autres et de plus en plus d’initiatives, de rencontres dans ce cadre qui attiraient toujours plus. Toutes les personnalités connues stéphanoises ou venant de la Loire, que nous contactions à Paris pour des initiatives ont gentiment joué le jeu, fidèles à notre réputation de simplicité, au fur et à mesure où nous avancions. Avec le journaliste Louis Laforge par exemple ou Roland Romeyer. Ou encore, chez les chefs Pierre et François Gagnaire, dans l’une des épiceries du chroniqueur gastronomique de France Télévisions Loïc Ballet, chez le charcutier Gilles Verot… À Lyon aussi, des événements sont organisés comme – ce sera la 3e fois en juin – une soirée aux Puces du canal chez Stephan Blanchet. Nous avons donc rapidement créé une communauté digitale via le réseau LinkedIn pour mieux faire vivre tout ça. Elle compte désormais près de 5 400 abonnés. »

Les ambitions des Ambassadeurs sont très loin de se limiter à des rencontres conviviales entre Ligériens expatriés, pouvez-vous les développer ?

C.B. : « Il y a l’idée de créer un appui, une solidarité à Paris, à Lyon où évoluent d’ailleurs 2 000 de nos membres ou partout où nous pourrons avoir des antennes, pour les nouveaux venus qu’ils soient là pour leurs études ou pour raison professionnelle. Souvent, ils se retrouvent trop perdus, trop isolés dans leur nouvel environnement. Environ 600 de nos membres sont à Paris mais il y en ailleurs dans le pays, en France – à Rennes, à Marseille, à Avignon où est Richard Fournier, patron du Comptoir de Mathilde – et même à l’étranger. On espère que Marc Chalamet, le père de Thimothée Chalamet, nous créera une antenne depuis New-York (rires) ! Il peut y avoir des actions de solidarité*. Mais en fédérant, ce que nous souhaitons par-dessus tout, c’est promouvoir l’image de Saint-Etienne, de la Loire, voire Haute-Loire et des Stéphanois qu’ils y soient revenus, restés ou qu’ils en soient partis. L’image de ce territoire mérite infiniment mieux que ce que vient de renvoyer une succession d’actualités malheureuses : l’affaire à la municipalité, Casino ou maintenant les problèmes de Verney-Carron. Les trains à l’heure sont bien plus nombreux mais ne se voient pas assez à l’échelle nationale. Or, quand on observe tout le positif qu’il y a à véhiculer… C’est ce qui nous a fondamentalement motivé. »

Le positif attire le positif : et oui, il y a beaucoup à dire dans ce domaine avec Saint-Etienne et la Loire.

M.D.H. : « Nous avons donné des rendez-vous réguliers que nous réalisons nous mêmes sur notre page LinkedIn : outre les posts autour de nos rencontres ou saluant une initiative positive de la Loire ou d’une personne qui en est origine : il y a ce lexique gaga et des portraits en 5 questions de personnalités. Nous sommes des entrepreneurs, des gens de réseaux, ça se ressent forcément dans notre manière d’avancer. Mais en partageant, en s’appuyant tous ensemble sur ces valeurs de simplicité, d’accessibilité, de bienveillance si symptomatiques des Stéphanois ! Le positif attire le positif : et oui, il y a beaucoup à dire dans ce domaine avec Saint-Etienne et la Loire. Des célébrités, des carrières remarquables, de très belles entreprises, une vie économique dynamique comme celle associative ou encore culturelle très riche. Tout ça, très loin des clichés incessamment servis. »

Quelle est l’utilité de passer au stade associatif ?

M.D.H. : « Tout cela prend de l’ampleur et il était devenu nécessaire à plusieurs points de vue de franchir ce point. Nous avons directement porté beaucoup de choses avec Camille, comme l’animation de cette communauté digitale, ses interviews. Mais étant donné que de plus en plus de bonnes volontés proposant leurs compétences respectives nous appuient, se joignent à nous, c’était le bon moment. Le cadre d’une véritable association responsabilise, garantit de la continuité. Matériellement, c’est mieux pour gérer des flux d’argent liés aux activités, la transparence etc. : il nous fallait un compte bancaire. Globalement, se structurer ainsi donne plus fermement un cap, des rôles précis, une régularité. »  

C.B. : « Cela dépersonnalise les choses et facilitera la future transmission de cette présidence que nous avons voulue bicéphale et mixte dans nos statuts. Nous allons poursuivre cette mise en place avec un système de cotisations, des nouveaux événements etc. A ce sujet d’ailleurs, en septembre, un grand gala sera organisé à Paris afin de mettre en valeur les Stéphanois et ceux qui font vivre et rayonner la région stéphanoise. Il aura lieu au Sénat grâce, à l’origine, à notre rapprochement avec Hervé Reynaud mais tous les sénateurs de la Loire, quelle que soit leur couleur politique, sont associés à l’initiative. Nous sommes évidemment totalement apolitiques et ouverts à tous ceux qui aiment Saint-Etienne, qu’ils en viennent ou pas. »

* A la suite des inondations et crues exceptionnelles du 17 octobre 2024 dans la vallée du Gier, Les Ambassadeurs Stéphanois ont pu réunir plusieurs milliers d’euros pour aider les familles victimes sinistrées.

Composition du bureau et du conseil d’administration

  • Co-présidente et co-président : Marie Duverne Hanachowicz et Camille Brodhag.
  • Secrétaire général : Jean-Alexis Bourgier Celle.
  • Trésorier : Emmanuel Ryz.
  • Membres du conseil d’administration : Camille Reynaud et Gauthier Lobbedez.

Le conseil comme la communauté des membres a vocation à grandir pour structurer chaque communauté d’Ambassadeurs investie dans une mission (évènementiel, contenu digital, annuaire, Gala, entrepreneurs, etc.).

Contact : lesambassadeursstéphnaois©gmail.com ; page LinkedIn