250 ans après sa naissance, Jane Austen et ses romans rencontrent toujours un franc succès, notamment auprès des jeunes. Ses personnages de femmes fortes, opprimées par la société, ont inspiré de nombreuses adaptations cinématographiques. La preuve en cinq films insolites.

« Clueless » de Amy Heckerling (1995)

Cher (Alicia Silverstone), adolescente belle et friquée, vit dans un manoir de Beverly Hills avec son père, un avocat payé 500 dollars de l’heure. Fille la plus populaire du lycée, ses préoccupations tournent essentiellement autour de la vie sentimentale de ses copines et des fringues qu’elle porte chaque jour.

Quand son ex-demi-frère Josh (Paul Rudd) lui rend visite pendant les vacances de l’université, il la vanne gentiment, se moquant de sa superficialité et de son manque de but dans la vie. Cher décide alors de faire des bonnes actions, en commençant par inciter ses deux profs à se mettre en couple.

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Tout comme dans « Emma » de Jane Austen (1816), l’héroïne de « Clueless » est belle, intelligente et riche. Et le plus grand plaisir de ces deux demoiselles est de jouer les entremetteuses, que ce soit à Beverly Hills ou dans le petit hameau de Highbury. En revanche, ce qui distingue la comédie américaine du roman de moeurs britannique, c’est son incroyable bande originale des années 1990 mêlant No Doubt, Radiohead, Supergrass et Coolio.

« Le journal de Bridget Jones » de Sharon Maguire (2001)

Réinterprétation moderne et pleine d’humour du roman « Orgueil et préjugés » (1813), « Le journal de Bridget Jones » reprend – avec succès – les codes du triangle amoureux entre une jeune femme (Elizabeth Bennet), un homme distant, mais charmant (Mr Darcy) et un grand séducteur (Mr Wickham). L’adaptation se fait d’abord sous la plume d’Helen Fielding avant d’être réalisée au cinéma par Sharon Maguire dans une comédie romantique culte.

>> A découvrir, l’émission Travelling consacrée au film « Le journal de Bridget Jones » : Le journal de Bridget Jones (Bridget Jones’s Diary), Sharon Maguire, 2001 / Travelling / 56 min. / le 18 mai 2025

Célibataire pétillante et maladroite, Bridget Jones (Renée Zellweger) toraille et boit allègrement, tout en essayant de pimenter sa vie amoureuse. En assistant à une fête de Noël chez ses parents, elle tombe sur Mark Darcy (Colin Firth), le fils taciturne de ses voisins. Après avoir été snobée par celui-ci, Bridget tombe sous le charme de son patron Daniel Cleaver (Hugh Grant). Tous deux débutent une relation, jusqu’à ce que Mark revienne dans le jeu, exprimant son affection pour Bridget qu’il aime « telle qu’elle est ».

« Coup de foudre à Bollywood » de Gurinder Chadha (2004)

« Coup de foudre à Bollywood » est une autre adaptation, plus exotique, de l’oeuvre majeure de Jane Austen. Après avoir réalisé « Joue-la comme Beckham », Gurinder Chadha, réalisatrice britannique d’origine indienne, s’empare du roman « Orgueil et préjugés » tout en le transposant dans l’Inde contemporaine.

Madame Bakshi n’a qu’une seule idée en tête: marier ses quatre filles, Jaya, Lalita, Maya et Lakhi. Comme toute mère indienne qui se respecte, elle veut un futur gendre indien et surtout riche. Quand l’Américain William Darcy (Martin Henderson) voit Lalita (Aishwarya Rai) à une réception fastueuse, il n’a d’yeux que pour elle. Un sentiment loin d’être partagé, car elle le trouve arrogant et surtout plein de mépris pour l’Inde et ses coutumes. Un charmant backpacker anglais et un nouveau riche manquant de classe viennent encore pimenter l’intrigue.

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Tourné en anglais et non en hindi, « Coup de foudre à Bollywood » intègre néanmoins certains codes du cinéma indien, tels que les chansons et les danses réalisées dans des décors grandioses ainsi que des costumes chatoyants et colorés.

« From Prada to Nada » d’Angel Gracia (2011)

Publié en 1811, « Raisons et sentiment » a fait l’objet d’une première adaptation au cinéma en 1995 grâce à Ang Lee, avec un joli casting à la clé comprenant Kate Winslet, Hugh Grant et Emma Thompson notamment. En 2001, Angel Gracia en fait une nouvelle version, latinisée, dans « From Prada to Nada ».

Dans la version de Jane Austen, deux soeurs, injustement privées de leur héritage, sont contraintes de déménager dans le Devonshire (sud-ouest de l’Angleterre), où elles sont rapidement acceptées par la bourgeoisie locale étriquée. La première renonce à un amour partagé, alors que la seconde s’éprend d’un homme séduisant qui disparaît soudainement.

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Le réalisateur vénézuélien Angel Gracia a choisi de déplacer l’intrigue à Beverly Hills où Nora et Mary Dominguez, deux soeurs riches et gâtées, voient leur monde s’écrouler lorsque leur père meurt. Sans le sou, elles se voient obligées de déménager chez leur tante dans un quartier populaire de Los Angeles.

« Orgueil et préjugés et zombies » de Burr Steers (2016)

250 ans après sa naissance, Jane Austen et ses romans ont été adaptés à maintes reprises, devenant ainsi des oeuvres pleinement intégrées à la pop culture. C’est peut-être ce qui explique cette adaptation très osée, dans un tout autre genre.

Roman parodique écrit par Seth Grahame-Smith en 2009, « Orgueil et préjugés et zombies » garde environ 85% de la trame originale, tout en y incluant des zombies dans la campagne britannique. Ici, les filles Bennet sont formées au combat. Les dagues et les poignards se cachent dans les cheveux et les jarretières.

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Les intrigues amoureuses se mélangent allègrement aux nombreuses scènes de baston avec des hordes de morts-vivants, donnant un mélange déjanté, mais intéressant.

Sarah Clément