« Les éléments disponibles ne justifient pas de considérer qu’il existe, entre les sections (régionales) et le mouvement européen ou mondial, une association nationale, Hammerskins Deutschland », explique le tribunal administratif fédéral dans un communiqué.

Or, le ministère de l’Intérieur avait mis en avant leur « intégration au sein d’une organisation globale » pour justifier la dissolution du mouvement au niveau national, dit encore la juridiction basée à Leipzig, dans l’est du pays. L’État fédéral et les Länder peuvent toutefois toujours interdire des sections locales si des « motifs » le justifient, souligne le tribunal.

Émanation du mouvement « Hammerskins Nation » fondé en 1988 aux États-Unis, les Hammerskins allemands avaient été visés par un vaste coup de filet en septembre 2023, le jour où le gouvernement avait annoncé leur interdiction.

130 membres actifs

Les perquisitions, menées par 700 policiers dans dix régions, avaient permis de saisir, entre autres, des armes et des drapeaux avec la croix gammée. Le ministère de l’Intérieur avait alors évalué ses effectifs à 130 membres, soulignant que le groupe jouait un rôle de « premier plan sur la scène de l’extrême droite en Europe ».

Selon Berlin, la propagation d’une théorie raciale basée sur l’idéologie nazie est au cœur de l’action du groupuscule, via des concerts ou diffusions d’enregistrements sonores et la vente d’objets antisémites. Ses membres dans le monde se désignent comme des « frères » et se considèrent comme « l’élite » de la scène skinhead d’extrême droite, toujours selon le gouvernement.

La législation allemande autorise le ministère de l’Intérieur à bannir des associations, y compris des médias, si leur action est jugée contraire aux principes fondamentaux de la Constitution. En juin, la justice allemande avait déjà levé l’interdiction de publication du magazine Compact, proche de l’ultradroite et prorusse, ordonnée il y a un peu moins d’un an plus tôt au motif d’incitation à la haine.