Promesse de mandat, défi technique et engagement écologique… Le président de la Métropole de Montpellier, évoque un projet stratégique majeur obtenu en un temps record et qui transforme durablement le territoire.

Pourquoi fallait-il créer la ligne 5 ?

Tout était prêt depuis 2013. Quand j’ai été élu maire en 2020, j’ai entendu l’expression citoyenne d’un collectif mobilisé en faveur de cette ligne 5. Que disait-il ? Qu’il fallait réaliser cette cinquième ligne pour répondre aux besoins des habitants de l’ouest de la Métropole et pour tenir nos engagements vis-à-vis de nos universités, qui n’étaient pas desservies par le tramway. Nous avons donc porté politiquement ce grand chantier dès mon élection.

Vous auriez pu attendre ?

Non, et c’est la deuxième raison. La Métropole était engagée dans sa transition écologique et, grâce au tramway, ce sont 80 000 personnes supplémentaires qui peuvent prétendre se passer de leur voiture pour leurs déplacements. Comme la ligne 1 et les suivantes ont changé la vie des habitants, la ligne 5 va permettre à beaucoup de s’affranchir de leur voiture pour les trajets du quotidien. Et tout cela en restant gratuit pour les habitants de la Métropole. Nous sommes la plus grande ville d’Europe à concilier pouvoir d’achat et engagement pour le climat.

Comment avoir tenu les délais, alors que beaucoup disaient au lancement du chantier que ce ne serait pas réalisable sur le mandat ?

Les délais n’ont pas été tenus, ils ont été raccourcis. Au départ, on me parlait d’une mise en service en 2028 au mieux. Mais j’avais fait cette promesse aux Montpelliérains et je voulais la tenir. Nous nous sommes tous mis en mode combat. Ce qui a été accompli sur ce chantier relève de l’exploit, je le dis clairement. J’ai souvent dit que la France des procédures dévore la France des projets. Cette fois, le projet pour Montpellier l’a emporté. Si nous y sommes parvenus, c’est parce que nous avons joué collectif : avec les services de l’État, ceux de la Métropole, de TaM, avec l’engagement des ouvriers et de toutes les entreprises mobilisées… Je veux leur témoigner toute ma reconnaissance.

« Le tramway change la ville et change la vie »

Quelle est la singularité de cette ligne ?

Elle est essentielle parce qu’elle complète le réseau existant. Elle désenclave des quartiers entiers. Elle permet aussi à la Métropole de Montpellier de disposer du plus grand réseau de tramway de France rapporté au nombre d’habitants. Elle dit, de fait, toute la fierté de cette ville autour du tramway. Comme chaque ligne avant elle, elle transforme la ville.

C’est-à-dire ?

Le tramway change la ville et change la vie. Le chantier a permis de repenser la route de Mende et le parvis de l’université Paul-Valéry, de transformer le boulevard Clemenceau et la place Saint-Denis, de rénover la résidence du Val-de-Croze, un quartier qui se sentait enclavé… La liste est loin d’être exhaustive. Pour moi, cela illustre la puissance transformatrice du tramway.

L’autre singularité, c’est son design ?

Montpellier a cette spécificité unique : c’est le seul réseau de transport au monde où ce sont des œuvres d’art qui vous transportent. Les lignes 1 et 2 par Garouste et Bonetti, les lignes 3 et 4 par Christian Lacroix, et la ligne 5 par Barthélémy Toguo. L’arrivée d’une ligne de tramway, c’est un émerveillement, une poésie urbaine. Cela façonne l’imaginaire des enfants et nourrit la fierté des plus anciens.