Ma victoire au Challenger de Pau en février qui m’a permis d’entrer dans le top 100 après un début d’année compliqué avec quatre défaites consécutives. Ce succès m’a aussi permis d’accéder au tableau principal des Grands Chelems. Ensuite, ma victoire contre Casper Ruud à l’US Open. Cette perf a débloqué quelque chose en moi au niveau de ma confiance. Cela m’a permis de me dire que j’étais capable de réaliser de bonnes choses et peu importe l’adversaire. Le troisième, je dirais la Coupe Davis en Australie. Je bats Alex de Minaur puis je réussis à gérer la pression pour apporter le point décisif à la Belgique.

guillement

La vie sur le circuit, je ne l’apprécie pas toujours. »

Quel impact a eu votre blessure au pouce, en mai, qui vous prive de Roland-Garros ?

Cela a fait naître de la frustration parce que je commençais à trouver mon rythme, je jouais bien. Je me suis concentré sur l’essentiel avec un travail pour récupérer le plus vite possible. J’ai refait, aussi, un bloc physique. Il faut savoir que je suis quelqu’un qui parfois vit un peu mal la vie sur le circuit avec les voyages et les absences. Cela m’a fait du bien d’être un peu à la maison. Ces paramètres peuvent expliquer ma bonne deuxième moitié de saison.

Votre coach, Steve Darcis, parle de la saison de la confirmation en 2026. Comment l’abordez-vous ?

On m’avait déjà dit ça pour 2025 après ma bonne fin d’année 2024. Et finalement j’ai un peu plus que confirmé. Je ne me fais pas de soucis. Je travaille dans la bonne direction. J’espère faire mieux en 2026 qu’en 2025.

Steve Darcis lance la saison 2026…

Sur quels aspects travaillez-vous pour vous améliorer ?

Être un peu plus offensif, automatiser mon jeu vers l’avant, plus finir les points au filet. On sait que du fond, je suis fort, que je sais tenir longtemps. Mais à un certain niveau, il faut aller chercher les points. C’est ce que j’ai encore du mal à faire. On y travaille. On a un peu changé mon service pour avoir un peu plus de précision, un peu plus de force. Et mentalement, j’apprends à mieux gérer le stress. Cela va déjà mieux. Dans le passé j’ai parfois raté mes débuts de match à cause de cette pression. Ma marge de progression est encore grande dans de nombreux domaines.

D’où vous viennent ces dispositions pour un jeu plus défensif alors que vous culminez à plus d’1,90m ?

Quand j’étais enfant, j’étais un des plus petits. Je devais beaucoup frapper, faire jouer et me battre pour gagner mes matchs. Mettre la balle dans le terrain, ne pas faire de fautes, voilà les leitmotivs qui me motivaient. C’est ce style qui parfois me joue encore des tours.

Selon nos informations, un nouveau membre a rejoint votre staff…

Oui, un spécialiste des stats. Je joue maintenant contre des mecs plus forts, chaque détail peut faire la différence. Cette personne va analyser mes adversaires et on tentera de se servir de ce travail pour être meilleur. Il a déjà envoyé quelques chiffres à Steve et c’est cohérent.

Avec votre ranking, quel programme avez-vous prévu pour le début de saison ?

Je ne suis pas encore ancré dans le top 100. Je vais faire un peu plus d’ATP mais je vais continuer à mixer avec des gros Challengers. Le programme va s’adapter en fonction des résultats. En début de saison, je vais participer aux qualifs de Brisbane et d’Adélaïde (ATP 250) puis participer à l’Australian Open. Ensuite, il y aura la Coupe Davis.

guillement

Steve est sur mon dos, parfois c’est difficile à accepter, mais c’est nécessaire. »

Quelle est votre relation avec Steve Darcis qui n’hésite pas à vous secouer ?

Il sait comment me faire réagir et j’ai besoin de ça, de quelqu’un qui est derrière mon dos. Même si parfois j’ai du mal à l’accepter. Mais c’est vrai que j’ai tendance à un peu me laisser aller et ça, il l’a compris. C’est pour cela que notre collaboration marche si bien. C’est plus qu’une relation coach-joueur. J’ai pris conscience de tout ce qu’il me disait depuis des années. Que j’étais capable de battre des bons joueurs. Parfois j’avais du mal à y croire. J’ai totalement confiance en lui, sa légitimité est incroyable.

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Avez-vous pris conscience qu’il faut travailler dur pour ne pas passer à côté de belles opportunités ?

Oui ! Parfois, c’est dur de se lever le matin pour partir s’entraîner. Tout le monde voit le beau côté du tennis quand on gagne des matchs, mais il y a tellement de travail derrière, d’absences pour les proches. Parfois j’en ai marre. Mais je ne veux pas vivre avec des regrets. C’est maintenant qu’il faut bosser.