Si les abattages arrivent en Bretagne, on peut vous dire que les réactions seront bien pires , lance un éleveur, vendredi 19 décembre 2025. Avec une soixantaine de personnes, il a répondu à l’appel de la Confédération paysanne pour un rassemblement devant les locaux du groupe agro-industriel Avril, à Bruz, près de Rennes.

Le lieu n’a pas été choisi au hasard. Arnaud Rousseau, à la tête du conseil d’administration d’Avril, est également président de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) qui soutient la politique gouvernementale sur la gestion de la Dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Une politique que dénonce la Confédération paysanne.

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photo la confédération paysanne s’oppose à l’abattage total des troupeaux concernés par la dermatose nodulaire contagieuse (dnc). pour l’instant, aucun cas n’a été détecté en bretagne.  ©  ouest-france

La Confédération paysanne s’oppose à l’abattage total des troupeaux concernés par la Dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Pour l’instant, aucun cas n’a été détecté en Bretagne. Ouest-France

« Si le troupeau est abattu, je ne pourrai pas le remplacer »

 Nous sommes contre l’abattage total et pour le libre choix de la vaccination , explique Mickaël Romé, représentant de la Confédération paysanne pays de Saint-Malo. Il élève aussi une cinquantaine de vaches allaitantes de race armoricaine.  Une race menacée, souligne-t-il. Je travaille depuis des années pour la conserver. Si le troupeau venait à être abattu, je ne pourrais pas les remplacer. 

Pour l’heure, aucun cas de dermatose nodulaire n’a été signalé en Bretagne.  On a quand même peur, souligne Mickaël Romé. O n se mobilise en soutien aux autres agriculteurs. Nous sommes confrontés à plein de maladies, et ce sera de pire en pire avec le réchauffement climatique. À chaque fois, on nous dit qu’il faut l’éradiquer. Nous estimons qu’il ne faut pas se battre contre la nature mais s’adapter. 

Le syndicat agricole s’oppose également au Mercosur, accord commercial avec l’Amérique du Sud, reporté au début d’année 2026.  Tout est lié, poursuit Mickaël Romé. Le marché de la viande est déjà très tendu en France, il n’y en a pas assez. Avec l’abattage total, on va être encore plus dépendant du Mercosur pour compenser. 

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Devant l’assemblée, Samuel Dugas, de la Confédération paysanne, a pris la parole pour demander la démission de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard .