Les États-Unis ont proposé d’organiser les premières négociations en face-à-face entre l’Ukraine et la Russie depuis six mois, à Miami, où de nouvelles discussions en vue de mettre fin à la guerre doivent se dérouler, a assuré samedi 20 décembre Volodymyr Zelensky. Washington a « proposé un format, autant que je sache, Ukraine, États-Unis, Russie », a affirmé devant la presse, à Kiev, le président ukrainien, évoquant en outre une possible présence de représentants européens.
Il « serait logique d’avoir une telle réunion en commun » avec ces derniers, « une fois que nous aurons pris connaissance des résultats potentiels des réunions qui ont déjà eu lieu », a en effet estimé Volodymyr Zelensky. Il a par ailleurs averti que ce n’était pas à Vladimir Poutine de décider de l’organisation des élections en Ukraine. Le président russe avait suggéré la veille que la Russie pourrait cesser ses frappes en profondeur le jour où un scrutin aurait lieu.
Les Européens inclus dans les discussions
« En route pour Miami », a de son côté écrit l’émissaire russe Kirill Dmitriev dans un message sur X, samedi matin, qu’il a accompagné d’un émoji de colombe de la paix et d’une courte vidéo montrant le soleil matinal perçant les nuages au-dessus d’une plage bordée de palmiers.
L’envoyé spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, et son gendre Jared Kushner sont présents à Miami, depuis vendredi, et ont déjà rencontré le négociateur ukrainien Roustem Oumerov et des représentants de la France, du Royaume-Uni et de l’Allemagne. L’inclusion directe des Européens constitue une nouveauté par rapport aux précédentes réunions qui ont eu lieu ces dernières semaines entre Ukrainiens et Américains à Genève, Miami et Berlin.
Les pourparlers destinés à arrêter les combats, qui ont commencé il y a presque quatre ans, se sont accélérés ces dernières semaines. Volodymyr Zelensky a à cet égard mentionné des « progrès » dans les discussions entre Kiev et Washington sur le plan proposé il y a plus d’un mois par Donald Trump. « Seuls les États-Unis peuvent persuader la Russie de mettre fin à la guerre en Ukraine », a réaffirmé le président ukrainien. Ce texte initial, perçu comme étant largement favorable au Kremlin, a depuis été remanié à la suite de consultations avec les Ukrainiens.
Nouvelles frappes russes
Les détails de la nouvelle mouture ne sont pas connus, mais, selon le président ukrainien, elle implique des concessions territoriales de la part de l’Ukraine en échange de garanties de sécurité occidentales. Vendredi, Vladimir Poutine a affirmé que « la balle » est « dans le camp » de Kiev et de ses alliés européens, la Russie ayant déjà accepté des « compromis » au cours de ses propres pourparlers avec les Américains. Donald Trump a quant à lui pressé l’Ukraine de « bouger rapidement ».
Tandis que les tractations diplomatiques suivent leur cours, l’armée russe continue de frapper les infrastructures de la ville d’Odessa et de ses environs, dans le sud de l’Ukraine, provoquant, samedi, un important incendie dans le plus grand terminal d’huile végétale du pays, dont un employé a péri.
« La Russie tente à nouveau de restreindre les accès de l’Ukraine à la mer et de bloquer nos régions côtières », a réagi Volodymyr Zelensky.