Dans son classement annuel des pays de l’OCDE avec les meilleurs résultats économiques, l’hebdomadaire britannique The Economist a classé a classé le Portugal en tête en 2025. Un classement qui prend en compte à la fois la croissance économique, l’inflation, les chiffres de l’emploi ou encore les résultats de son marché boursier. Et d’après l’hebdomadaire, la France arrive en 11e position. En comparaison, l’Allemagne arrive seulement 20e, et les États-Unis, 17e.

Un classement étonnant pour la France, d’autant que ces derniers mois, le débat public autour du déficit public a été empreint d’un pessimisme notoire. Mais selon The Economist, la France obtient un «score plutôt bon», «malgré l’instabilité politique». Selon le journal, le pays possède l’une des inflations les plus faibles au sein de l’Union européenne, mais aussi une croissance bien supérieure aux attentes, à 0,9 % en 2025, selon l’Insee.

Une économie résiliente mais sous perfusion

Pour Olivier Redoulès, directeur des études de Rexecode, «on a sans doute surestimé l’impact de l’incertitude» sur l’économie. Pour lui, même si le climat est anxiogène et si certaines entreprises font l’objet de reports d’investissement ou d’embauches, l’investissement sur un plan plus large «ne se porte pas si mal». Et selon l’Insee, c’est justement la reprise de l’investissement qui porte la croissance française fin 2025.

L’économie française est aussi portée par ses exportations, notamment dans l’aéronautique. Pour Olivier Redoulès, le constat est clair : «c’est Airbus qui a tiré la croissance». Mais cette force ne doit pas pour autant cacher les quelques failles de l’économie française, qui sont par exemple une productivité en berne, mais aussi des difficultés dans le domaine de l’emploi et de la formation, dans un pays déjà très désindustrialisé. Enfin, le gros point noir de notre économie semble être celui des finances publiques. En 2025, la croissance est largement portée par la dépense publique, alors que le déficit public a dépassé 160 milliards d’euros, et que la dette atteint 117 % du PIB. Un modèle jugé «pas tenable» à long terme selon Olivier Redoulès. Toutefois, les investisseurs, eux, ne semblent pas inquiets et continuent de parier sur l’économie française. Mais sans réforme profonde, cette confiance pourrait s’avérer trop fragile.