Des milliers de Montpelliérains ont participé à l’inauguration de la ligne 5 de tramway ce samedi 20 décembre 2025 à Montpellier. L’aboutissement d’un immense chantier qui a duré cinq ans entre Clapiers et Lavérune à l’ouest de la Métropole.
Ce n’est pas la pluie qui attendait l’inauguration de la ligne 5, ce samedi 20 décembre, mais la foule ! Des centaines de Montpelliérains ont accueilli la rame inaugurale à l’arrêt Clemenceau en fin de matinée. Beaucoup de curieux, impatients de découvrir les rames flambant neuves, avaient mis le réveil pour embarquer dès les premières heures entre les ronds-points de Girac, à Clapiers, et le rond-point Maurice-Gennevaux, aux portes de Lavérune.
Un projet qui vient de loin avec une DUP qui date de 13 ans en arrière
De nombreux élus, dont le maire-président Michaël Delafosse et la vice-présidente en charge des transports et mobilités actives Julie Frêche, ont embarqué à bord de la rame inaugurale à la station « Grés de Montpellier », en référence à l’Appellation des vins du territoire. Un départ précédé par plusieurs prises de parole dont le dénominateur commun était la satisfaction partagée d’avoir mené cet « immense chantier à son terme » treize ans après la déclaration d’utilité publique. « C’est un projet qui vient de loin. Il a été ajourné, relancé et aujourd’hui, il est réalisé, s’est félicité Michaël Delafosse. Bravo aux 2 500 personnes qui ont travaillé et honoré la date du 20 décembre. »
Un projet de 450 M€
Le maire a multiplié les remerciements en direction bien sûr des représentants des collectivités partenaires, État et Région, qui ont mis la main à la poche pour financer ce projet de 450 M€. La Ville a contribué à hauteur de 100 M€.
Le conseiller régional Jean-Luc Gibelin a souligné « la cohérence des politiques de la Métropole et de la Région sur les transports en commun ». Tandis que la secrétaire générale de la préfecture, Véronique Martin Saint-Léon, a salué « un projet exemplaire et collaboratif » et vanté « le pack institutionnel en faveur des mobilités décarbonées ». « Envers et contre tout, nous devons réduire les émissions de CO2 », a plaidé le maire.
16 km, 27 stations, 7 000 soudures
Le coll5ctif qui a défendu ce projet mis en pause par le maire précédent afin de revoir son tracé, a entonné une chanson dédiée à la ligne 5. « Vous n’êtes pas que des habitants, vous êtes des citoyens engagés », a souligné Michaël Delafosse. Ce dernier a rendu hommage aux directeurs successifs de Tam, aux maires de l’ouest de la Métropole « qui se qualifiaient de Far West » mais surtout à l’élue en charge des transports. Émue, Julie Frêche a partagé sa fierté d’avoir participé à relever « ce défi de réaliser une ligne de tramway en cinq ans ». Et d’égrener les chiffres qui en disent long sur l’ampleur du plus lourd investissement jamais réalisé par la Métropole : « 16 km, 27 stations, 7 000 soudures, 6 200 tonnes de rails, plus de 200 entreprises et 500 femmes et hommes engagés au plus fort du chantier ». L’élue a cité la réalisation prochaine du contournement ouest de Montpellier qui permettra « de sortir la pollution de nos rues et de nos quartiers » et la voie qui sera réservée aux bus à haut niveau de service prévus pour irriguer la plaine ouest de Montpellier. « Une ville n’est pas un décor, c’est une force en mouvement », a-t-elle conclu citant Julien Gracq. Designer de la livrée, Barthélemy Toguo, était ravi de voir le succès rencontré par la livrée. « Je suis très heureux que le dessin, qui a une dimension écologique, émeut le public et fait rêver les gens. Le vert célèbre la vie. J’y ai associé des animaux qu’il faut protéger. Tous cohabitent. C’est un appel à la solidarité et à l’entraide. Montpellier est une ville ouverte sur la Méditerranée. »
« Allez embarquons » invitait le maire avec un clin d’œil aux deux conducteurs de la rame inaugurale : « L’un a différé son départ en retraite, l’autre, Kassandra, conduit son prof d’histoire-géo. » Un parcours à travers Bagatelle, Ovalie, Paul Valéry, Estanove jusqu’à Clemenceau. Des quartiers métamorphosés comme à Val de Croze où Altémed a investi 13 M€ pour rénover 250 logements et des espaces publics méconnaissables.
« Pas qu’un tram, c’est cohésion de tout un quartier »
Le couper de ruban, avenue Clemenceau, s’est déroulé dans la joie et l’effervescence en présence de milliers de Montpelliérains. Pour Aline, qui habite à 20 m du parc, l’événement est tout simplement « extraordinaire ». « On l’attend depuis cinq ans. On est heureux. Ça embellit le quartier. Le tram remplace les milliers de voitures qui passaient sur Clemenceau. Ce n’est pas qu’un tram. C’est la cohésion de tous les habitants du quartier et de la ville. » Venue de Grenoble et originaire du Cameroun, Christiane partage sa fierté de voir le design de Barthélemy Toguo sur le tramway. « C’est la consécration de son art, il se met à la portée de tous. »
Oubliée la galère des travaux, l’heure était aux applaudissements. « Avec nos 77 km de rails, Montpellier a pris le titre du plus grand réseau de tramway à Strasbourg ! », a révélé Michaël Delafosse. « Regarde quelque chose a changé », concluait le maire paraphrasant une chanson de Barbara, et pas n’importe laquelle.