Trois suspects âgés de 19 à 20 ans ont été mis en examen par le parquet de Lyon pour deux séries de tags néonazis peints sur une fresque en hommage à Joséphine Baker dans la petite commune de Mornant, au printemps et à l’automne.
Des croix celtiques et une référence à l’Allemagne nazie. Trois jeunes hommes âgés de 19 à 20 ans ont été mis en examen par le parquet de Lyon dans le cadre d’une enquête ouverte après la découverte de tags racistes dans la petite commune rurale de Mornant, située dans le sud est du département du Rhône. Ils sont poursuivis pour «dégradations ou détériorations du bien d’autrui commises en réunion, en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion».
Les inscriptions avaient été découvertes le 27 septembre sur une fresque de la commune rendant hommage à Joséphine Baker. Des faits similaires à ceux observés au mois de mai et avec lesquels les gendarmes ont rapidement fait le rapprochement. Lors de la première dégradation, les visages des enfants à la peau noire avaient été barrés d’une croix avec la mention, «Mornant c’est l’Allemagne». Le tout était accompagné de croix celtiques écourtées, symbole des mouvements fascistes depuis les années 1930.
«Mornant c’est encore l’Allemagne »
Nettoyée, la fresque avait donc été de nouveau taguée à la rentrée, avec la mention «Mornant c’est encore l’Allemagne». Les yeux de tous les enfants étaient barrés cette fois. Le maire LR de la commune Renaud Pfeffer avait fermement dénoncé ces actes et déposé plainte.
«Ces actes ne sont pas de simples dégradations : ils portent atteinte à la mémoire, aux valeurs républicaines et au vivre-ensemble, avait réagi la mairie. Écrire “Mornant c’est l’Allemagne” avec des croix gammées et des slogans haineux, c’est insulter notre histoire, nos habitants et notre engagement commun contre toutes les formes de racisme, d’antisémitisme et d’extrémisme».
Le parquet de Lyon a demandé le placement sous contrôle judiciaire des trois jeunes hommes visés et une interdiction de paraître sur la commune.