Les vacances scolaires de Noël viennent de débuter et, pour beaucoup de familles, elles riment avec moments partagés autour de films magiques. Mais qui dit films dit écrans. Or, leurs effets négatifs sur les enfants, surtout lorsqu’ils sont utilisés quotidiennement, ne sont plus à démontrer. “Chez les plus jeunes, de 0 à 3 ans, les écrans affectent toutes les compétences : la relation aux autres, la gestion des émotions ou encore le sommeil”, explique Anne-Lise Ducanda, médecin spécialisée en protection maternelle et infantile (PMI) et auteure de “Les tout-petits face aux écrans : Comment les protéger”. Et cela peut avoir des répercussions à l’adolescence, notamment sur l’apprentissage et la concentration.

Pour limiter ces impacts, la spécialiste préconise un temps d’écran très encadré selon l’âge. Jusqu’à trois ans, elle recommande d’éviter l’écran au quotidien, « sinon, l’enfant va attendre ce moment tous les jours comme une dose ». « Entre 3 et 6 ans, je recommande les écrans 30 minutes le samedi et le dimanche. Entre 6 et 10 ans, je conseille une heure le samedi et une heure le dimanche. Et, à partir du collège, je suggère deux heures le samedi et deux heures le dimanche, en dehors des écrans éducatifs utilisés par l’école, développe-t-elle. L’idéal, c’est vraiment d’éviter tout écran les autres jours de la semaine ».

À Noël, quelques exceptions peuvent toutefois être tolérées. Un film occasionnel pendant les fêtes, regardé avec un adulte, “ne fera pas de mal”, à condition de respecter l’âge de l’enfant, indique Anne-Lise Ducanda. Pour les 3-6 ans, la spécialiste recommande tout de même des films de moins d’une heure, choisis pour leur forme autant que pour leur contenu. “Il faut que le rythme des images soit lent, la narration posée et les couleurs douces, développe-t-elle. Il existe des films très bien adaptés dans leur réalisation.” Anne-Lise Ducanda cite notamment Maya l’Abeille, Petit Ours Brun, T’choupi, Ernest et Célestine, Mimi la souris ou L’âne Trotro. À l’inverse, elle déconseille fortement des films comme Pat ’Patrouille, où les plans sont très rapides. “Pour les enfants, il faut des plans longs, de cinq à dix secondes.”

Après six ans, la spécialiste n’a pas de contre-indications particulières, à condition qu’un adulte soit présent. “Avec un enfant de six ans et un adulte à côté, on peut regarder beaucoup de films. Mais cet adulte est indispensable pour l’aider à digérer et partager les émotions”, souligne-t-elle. Anne-Lise Ducanda rappelle aussi l’importance de vérifier les âges recommandés et conseille le site filmspourenfants.net, qui propose une grille de critères pour guider les parents dans la sélection des films.

Même si le choix des possibles est vaste après six ans, la spécialiste livre quelques recommandations de films. “Les anciens Disney sont particulièrement adaptés, car les plans étaient longs”, explique-t-elle, citant notamment Bambi ou La Belle et le Clochard. À l’inverse, elle déconseille les productions plus récentes, comme Aladdin, “où les plans sont extrêmement rapides”. “Aujourd’hui, pour capter l’attention, les films multiplient les sons aigus, les mouvements rapides et les couleurs vives”, observe-t-elle. Parmi les autres films qu’elle juge adaptés, l’experte mentionne aussi Le Roi et l’Oiseau et Azur et Asmar. “Ce sont des films magnifiques pour les enfants”, conclut-elle.