Le moral des consommateurs allemands devrait se dégrader en début d’année, la propension à épargner atteignant un plus haut depuis dix-sept ans, reflet d’une forte insécurité liée aux débats sur les retraites et à l’inflation, selon un baromètre publié vendredi. L’indice de confiance de l’institut GfK attendu pour janvier plonge à -26,9 points, soit une baisse de 3,5 points sur un mois, selon un communiqué. Un vif débat sur l’avenir des retraites en Allemagne, attisé par la frange des jeunes députés conservateurs (CDU) au Bundestag, a failli plonger l’Allemagne début décembre dans une nouvelle crise politique susceptible d’entraîner la chute du gouvernement de coalition de Friedrich Merz.
Une loi sur des retraites a bien été adoptée de justesse, mais Friedrich Merz a promis pour l’an prochain une réforme plus fondamentale qui assurera un «État social financièrement viable, performant et équitable entre les générations». C’est dans ce contexte que l’indicateur du GfK affiche une forte augmentation de la propension à épargner, à 18,7 points (+5 points), son niveau le plus élevé depuis juin 2008, en pleine crise financière et économique. «Le regain d’incertitude lié à la crainte d’une hausse de l’inflation et les discussions controversées sur l’avenir du système de retraite ont certainement contribué à ce pic de l’indicateur d’épargne, qui n’avait plus été atteint depuis 17 ans», explique Rolf Bürkl, expert de l’institut.
Il considère ce regain d’incertitude comme un «mauvais départ pour le moral des consommateurs en 2026». L’inflation est par ailleurs repartie à la hausse en 2025 avec une augmentation des prix de 2,4% sur un an en septembre, puis de 2,3% les mois suivants, certes loin des sommets atteints en 2022 et 2023 lors de la crise énergétique provoquée par l’invasion russe en Ukraine, mais toujours supérieure à l’objectif de 2% que s’est fixé la Banque centrale européenne (BCE). En cause, les prix des services continuent d’augmenter (+3,5% en novembre sur un an), notamment dans les transports, la restauration, et les loyers, qui pèsent sur le pouvoir d’achat des ménages.