Coupe de France (32es de finale). US Concarneau (N) – FC Nantes (L1), ce dimanche (14 h 45)Le fait de retrouver Nantes 16 ans après, ça fait quoi ?

C’est un beau clin d’œil pour moi et pour le club. Ça veut dire aussi que le club a bien évolué et que j’ai duré dans le temps. Évidemment, après notre victoire 3 à 0 en 2009, je ne m’imaginais pas retrouver Nantes en Coupe de France bien des années plus tard, même si on ne sait jamais ce qu’il peut se passer. On a par exemple affronté Guingamp deux saisons de suite (1).

Cet exploit contre Nantes suivait un 32e de finale joué contre Lyon la même année en janvier 2009 (2), mais pas la même saison…

Quand on joue Lyon, il y avait Serge Le Dizet comme coach et beaucoup de contrats fédéraux, des joueurs confirmés. C’étaient d’autres ambitions. Quelques mois plus tard, Nico (Cloarec) est arrivé comme coach avec un recrutement plus local et beaucoup plus de jeunes. Ce n’est pas du tout le même contexte. Et ce match contre Nantes a révélé une nouvelle génération et marqué notre public. Ça a été le début de très belles histoires avec la Coupe de France, un succès fondateur.

Comment aviez-vous abordé ce match contre Nantes ?

On a tous une vingtaine d’années, entre copains, et on ne se pose pas trop de questions. On aborde le match normalement. Quand on arrive au stade, il y a un petit crachin. Le terrain est boueux, pas comme l’hybride d’aujourd’hui. On sent un peu l’odeur du traquenard qui arrive. On veut juste en découdre et… ça se passe très bien.

Lors de ce match, vous êtes déjà capitaine, à 20 ans et milieu de terrain…

C’est Nico (Cloarec) qui m’avait donné le brassard en début de saison. Et au milieu dans ma zone, il y avait Shereni qui mettait beaucoup d’impact. Quand on a vu la vidéo sur lui et ses interventions un peu musclées, tous mes coéquipiers se sont retournés vers moi en disant : « Bon, celui-là, tu l’as pour toi. » Ça a été un beau duel. Je crois que ce jour-là, tout le monde avait fait un grand match.

Cette saison aussi Nantes est en difficulté…

J’ai eu la chance de jouer en Ligue 2 il y a deux ans. Et quand je vois le fossé qu’il y a entre la Ligue 2 et le National, je n’ose même pas imaginer le fossé qu’il peut y avoir avec la Ligue 1. Donc aujourd’hui, oui, Nantes est mal classé et pas dans une bonne phase. Mais ça reste quand même une équipe de Ligue 1.

Qu’est-ce qu’il y a de plus à craindre chez cette équipe ?

Qu’ils se réveillent, qu’ils viennent là pour vraiment jouer et qu’ils nous roulent dessus. Si les Nantais jouent tous à leur niveau et que nous, on n’est pas à 110 % de nos capacités, ils seront forcément plus forts que nous. Mais avant de savoir si on va perdre ou gagner un match, il faut d’abord le jouer. Donc on verra ça sur le terrain.

Quel est le piège que vous pourriez tendre aux Nantais ?

Réussir à les faire douter justement, essayer de ne pas leur redonner confiance. C’est ce qu’on avait fait en 2009. On ne voulait pas leur laisser l’opportunité de se remettre en confiance, de nous faire courir, de prendre le ballon, de jouer, de trouver des décalages. Là, ce sera un peu le même principe.

Un beau parcours en Coupe de France, ça vous a manqué ?

C’est sûr que quand on a connu autant de gros matchs, autant d’effervescence, ça a manqué un petit peu. C’est aussi dû à l’évolution de l’US Concarneau. Avant, quand on était en CFA ou CFA2, on nous craignait peut-être un petit peu moins. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Et en plus, il n’y a plus les prolongations. Mais l’ambiance de fête propre à la coupe, la bonne humeur et l’esprit de fête, on les a retrouvés dès notre sixième tour à Vitré contre Le Pertre (R3). Là, on va recevoir à Nantes. J’espère que ce sera une fête et qu’il y aura du respect envers ce club. C’est ça le plus important. Et jouer dimanche, franchement, c’est mieux qu’un vendredi soir. Ça montre que c’est un match différent des autres.

(1) En 16es de finale le 21 janvier 2014 (défaite 3 à 2 après prolongations), puis en quarts de finale le 5 mars 2015 à Lorient (défaite 2 à 1).

(2) Défaite 6 à 0 à Guingamp contre une équipe de Lyon où Lloris et Benzema étaient titulaires.