Grippe variant K : la question simple pour trancher sans
paniquer

Nez qui coule, toux et fatigue… cet hiver, beaucoup hésitent
entre un gros rhume et la grippe variant
K
, surnommée la super grippe. Santé publique France a
signalé le 10 décembre le démarrage de l’épidémie avec une activité
qualifiée de très forte sur la majorité du territoire, dominée par
le sous-clade A(H3N2) K. Les tableaux se
chevauchent, d’où la confusion à la maison comme au cabinet.

Pourtant, un repère subjectif mais redoutablement parlant aide à
s’orienter en deux minutes. Avant les tests et les chiffres, il
tient en une sensation. Une seule question suffit à orienter
l’auto-évaluation.

Grippe K vs rhume : symptômes et signaux qui basculent

Le profil typique de la grippe variant K : un
début brutal, une fièvre qui grimpe vite vers 39
°C, une fatigue écrasante et des courbatures
généralisées. Des maux de tête intenses et parfois une toux sèche
complètent le tableau. Le rhume, lui, reste centré sur la sphère
ORL avec un début progressif : nez bouché ou qui coule, mal de
gorge, éternuements, fatigue modérée, fièvre rare. L’atteinte est
surtout locale et la gêne s’installe doucement.

Ce contraste brutal est bien résumé par l’épidémiologiste Benoît
Mâsse : « En comparaison, avec la grippe, des fois on se sent bien
le matin, et le soir c’est comme si on avait frappé un mur », a-t-il
expliqué à La Presse.

COVID-19, contagiosité et tests : ce que ça change

Différencier rhume, grippe et COVID-19 n’est pas qu’une question
de confort, c’est aussi une question de transmission. Avec un
rhume, le risque est plus faible et demande un contact rapproché.
La COVID-19, elle, circule facilement en milieu clos et se transmet
avant les symptômes. Sur ce point, Benoît Mâsse précise : « elle est
transmissible avant l’apparition des symptômes et le risque de
transmission peut durer très longtemps, plus de deux semaines »,
dit-il. La COVID-19 est d’ailleurs trois à quatre fois plus
contagieuse que la grippe.

Se tester pour la COVID-19 reste donc pertinent, surtout avant
de voir des personnes fragiles. L’épidémiologiste donne un exemple
concret : « Disons que j’ai été au party de mon équipe de hockey et
que quelques jours après je vais voir mes parents qui ont 87 et 88
ans, c’est peut-être une bonne idée de faire un test COVID-19 », dit
Benoît Mâsse. Pour la grippe, les autotests ne sont pas disponibles
partout ; des tests ciblés existent en pharmacie pour les personnes
à risque.

Que faire, quand consulter et comment
se protéger ?

Côté durée, repère simple : le rhume se termine
en général en moins d’une semaine, la grippe en 10
à 15 jours au maximum, quand la COVID-19 peut s’étirer au-delà de
deux semaines. Repos, hydratation et antidouleurs pour la fièvre et
les courbatures restent la base. Des antiviraux contre la grippe ou
la COVID-19 peuvent être proposés par certains pharmaciens ou sur
ordonnance dans les 48 à 72 heures, pour réduire la gravité et la
durée des symptômes. Le masque protège les autres en cas de
symptômes ; mal ajusté, il perd l’essentiel de son intérêt.

Quand faut-il consulter ? Si les symptômes durent plus d’une
semaine ou s’aggravent jour après jour. Le microbiologiste Donald
Vinh alerte sur les retards de prise en charge : « J’ai une patiente
dans la trentaine qui a attendu trop longtemps avec une grippe et a
dû être hospitalisée », dit le D r Vinh. Vigilance accrue chez les
personnes âgées et les enfants. Et l’idéal reste de se faire
vacciner contre la grippe et la COVID-19, rappellent les
chercheurs.