Parmi les Belges qui ont étudié au Collège d’Europe, on mentionnera Guy Spitaels (1931-2012), ancien président du PS wallon, et Luc Coene (1947-2017), ancien gouverneur de la Banque nationale de Belgique.

Surnommés « la mafia de Bruges » par l’ex-Premier ministre Jean-Luc Dehaene (1940-2014), les anciens étudiants du Collège ont tous reçu un diplôme supplémentaire délivré par les autorités locales. À l’occasion d’une cérémonie organisée à la fin de l’année académique par le bourgmestre Dirk De Fauw (CD & V), chaque étudiant diplômé du Collège est élevé au rang de Citoyen d’honneur de la Ville de Bruges.

Voici un recueil de souvenirs, anciens et récents.

Soupçons de fraude au Collège d’Europe : l’ancienne cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini privée de libertéMarc Descheemaecker, ex-patron de la SNCB : « On jouait au foot contre des fonctionnaires brugeois et on gagnait à chaque fois »

Anversois d’origine, aujourd’hui premier échevin N-VA à Middelkerke, l’ancien patron de la SNCB affirme « avoir vécu au Collège d’Europe la plus belle période de sa vie ». Marc Descheemaecker évoque avec nostalgie ses frasques d’étudiants et ses exploits sportifs à Bruges. « Je me suis bien amusé. On faisait beaucoup de sport. J’ai créé avec quelques amis le club de football au Collège d’Europe. On avait loué une petite salle, c’était en hiver. On a joué des parties mémorables. Nos adversaires étaient des fonctionnaires de la police communale. Et aussi des employés des PTT à l’époque. Je ne l’oublierai jamais : nous n’avons jamais perdu une partie ».

Enquête sur une fraude dans la formation des diplomates: Federica Mogherini démissionne de son poste de rectrice du Collège d’EuropeGilles Carlier, chercheur en finances publiques à l’UNamur : « Les francophones se retrouvent souvent entre eux »

« Dans ma Promotion 2023-2024, nous étions une quarantaine de Belges sur 450 étudiants, témoigne Gilles Carlier. Diplômé du Collège d’Europe, j’ai pu faire un stage à la Commission européenne à la DG Commerce international. J’ai ensuite postulé comme chercheur à l’universitaire de Namur et j’ai été pris. Oui, le coût d’une année académique est important mais il est rentabilisé quand on voit ce qu’on vous donne en retour. Pour moi, le Collège reste la référence en ce qui concerne les matières européennes. »

Faire la fête est-il une spécialité du Collège d’Europe ? « Le jeudi soir, on organise une happy hour au bistrot, puis il y a le cinéma, le sport, répond Gilles Carlier. Oui, on apprend à connaître une foule de gens et on se fait beaucoup d’amis. La ville (120 000 habitants, NdlR) n’est pas grande : nous passons beaucoup de temps ensemble pour nos loisirs. Des liens privilégiés se créent, parfois plus… Vivre ensemble fait partie de la formation délivrée, bien que qui se ressemble, s’assemble. Les francophones se retrouvent très souvent entre eux… »

L’histoire de Federica Mogherini à la tête du Collège d’Europe a commencé par une controverse et s’achève, peut-être, par un possible scandaleFlorence, stagiaire à la Commission européenne « Le collège ouvre des portes, pas toutes les portes »

« J’ai terminé en juin mon année au Collège d’Europe (Promotion 2024-2025) et je suis actuellement stagiaire à la Commission, témoigne Florence (prénom d’emprunt). Étudier au Collège, c’est prendre son petit-déjeuner avec des étudiants venus du monde entier. Toutes ces cultures qui se mélangent : on apprend tant de choses… Sans oublier que de grandes pointures viennent donner des conférences. Ursula von der Leyen, le roi Felipe d’Espagne… Le Collège conserve de surcroît une identité marquée par l’ambition européenne à une époque où l’avenir de celle-ci se fait plus incertain. Pour autant, il est faux de dire que le Collège d’Europe vous ouvre toutes les portes. Le réseau permet de rencontrer beaucoup de monde, mais ce n’est pas non plus un laissez-passer pour un stage ou un emploi. Que l’on sorte ou non du Collège, il faut passer des concours, mais l’expérience à Bruges vaut vraiment le coup d’être vécue. »

Le gouvernement fédéral étrangle financièrement le Collège d’EuropeRodolphe, étudiant français de la promotion Jacques Delors, 2024-2025″Je n’oublierai pas les repas à thème organisés à la cantine »

« Après mon année au Collège d’Europe, j’ai décroché un emploi au ministère des Finances en France, explique Rodolphe (prénom d’emprunt). Ce fut une année intense et une expérience qui conserve toute sa pertinence », souligne le jeune professionnel. Parmi les étudiants de ma promotion, certains sont devenus des amis. Les repas à la cantine resteront gravés dans ma mémoire. Les soirées culinaires groupées (pays du sud de l’Europe, pays germanophones, nordiques, Benelux…) étaient conviviaux. Ces soirées nous ont permis de nous connaître davantage. »