Cyclo-cross de Lannion

16 h 30. Le départ de la course élites n’est prévu que dans trente minutes mais, déjà, les célèbres marches de Brélévenez sont noires de monde. L’ambiance est à la fête. Cyril Guimard, présent pour l’occasion, échange volontiers quelques mots avec le public. Il est d’ailleurs difficile de se frayer un chemin dans la foule. Aux premières loges, Hubert et Gaëlle ne cachent pas leur enthousiasme : « En tant que Lannionnais, nous sommes fiers d’accueillir un tel événement. Il y a une atmosphère vraiment spéciale, c’est un moment de convivialité qui tombe à pic avec le début des fêtes de fin d’année. »

17 h. Les premiers coups de sifflet retentissent au bas des marches. Mégaphone en main, les bénévoles s’égosillent pour libérer un passage d’1,50 mètre. Les coureurs, machine sur l’épaule, fendent la foule qui s’ouvre devant eux au son des cors de chasse et des fumigènes. Au deuxième passage, tout là-haut, l’abbé Benoît sonne les cloches de l’église de la Trinité. Dans le ciel de Lannion, son chant de bronze se mêle à la ferveur des spectateurs pour saluer le courage de ces guerriers des sous-bois, qui montent cette échelle de pierre, un par un, telle une procession.

Les forçats du Stanco

Loin devant, un mano a mano spectaculaire se joue entre les leaders, Louis Tanguy et Paul-François Jutel. Derrière eux, beaucoup sont à la peine sur l’exigeant tracé du Stanco. Car le cyclo-cross de Lannion, c’est aussi ça : une course accessible à tous les licenciés, du professionnel qui parcourt 30 000 km par an au cyclo du dimanche qui roule avec les copains. Après son dernier passage sur la ligne, Frédéric Le Marrec, employé dans un magasin de cycles bien connu à Lannion, savoure l’instant : « Ce n’est pas du tout ma spécialité, on m’a prêté un vélo de cyclo-cross pour l’occasion. Le parcours est incroyable, c’est populaire et cela donne une belle image du vélo ».

Cette année encore, Johan Le Bon, l’organisateur, a su innover pour garantir le spectacle. Des projecteurs de chantier illuminent une nouvelle passerelle dans la prairie, fruit de la créativité de l’équipe. « On se croirait en Belgique ! », lance un spectateur, impressionné par la structure montée sur échafaudage.

Nouveauté de cette année : une passerelle installée dans la prairie et éclairée par des projecteurs de chantier.Nouveauté de cette année : une passerelle installée dans la prairie et éclairée par des projecteurs de chantier. (Serge Raoul)L’engagement des bénévoles, cœur du succès

Le succès de ce cyclo-cross, qui s’impose désormais comme un événement à part entière, repose aussi sur l’engagement de 130 bénévoles. Dans un épais brouillard de vapeur, l’équipe technique enchaîne les lavages sans relâche. Sous le jet continu des nettoyeurs haute pression, les machines décrassées défilent, permettant aux coureurs de repartir sur un vélo propre tous les deux tours. « Nous sommes ici depuis 9 h 30, nous avons dû laver 300 vélos aujourd’hui », confie Didier Kerlouet, frère de Luc, co-organisateur. « Notre récompense, c’est de voir toute cette foule et des coureurs avec le sourire, satisfaits du service ».

Après la course, les vélos avaient bien besoin d’être nettoyés.Après la course, les vélos avaient bien besoin d’être nettoyés. (Serge Raoul)

Au loin, sous le chapiteau, Damien Martin, la voix du Tour de France, accueille les vainqueurs du jour. Mais au stand de lavage, on ne décompresse pas encore : « On profitera des festivités plus tard. Il faut que les gars puissent ranger des vélos propres dans leurs voitures ».