Graisse viscérale et fêtes : le vrai piège de fin d’année
Repas qui s’éternisent, horaires bousculés, envies de douceurs à
chaque table… La période coche toutes les cases pour réveiller la
graisse viscérale, cette réserve qui se loge au
cœur de l’abdomen. Elle ne se pince pas comme la bouée
sous-cutanée, mais elle fait gonfler le ventre et perturbe de
nombreux marqueurs de santé. Le souci ne vient pas uniquement des
plats copieux. Une habitude festive, très banale, fait dérailler la
combustion des graisses.
Le décor est connu : moins d’activité, plus de desserts et
d’encas salés, des boissons qui accompagnent. Le ventre se tend,
devient dur, le tour de taille grimpe. Beaucoup pensent au simple
“petit bidou” passager. Pourtant, quand l’abdomen se rigidifie,
c’est souvent le signe que la graisse s’est accumulée autour des
organes. Une évidence s’impose quand on regarde de près ce qui
remplit nos verres.
Alcool et graisse viscérale : ce qu’affirme Gerard Hall
Le coach en fitness Gerard Hall rappelle l’essentiel : « Nous
avons deux types de graisses qui entourent notre abdomen : la
graisse sous-cutanée, qui est la couche externe, et la graisse
viscérale qui entoure tous les organes », a-t-il expliqué, selon
Voici. Il précise aussi : « Dès lors que votre ventre commence à
gonfler et à durcir, cela signifie que vous avez accumulé beaucoup
de graisse viscérale ». Un repère concret, facile à relier aux excès
de fin d’année.
Son conseil ne tourne pas autour du pot : « Boire de l’alcool est
l’une des pires choses que vous pouvez faire », alerte-t-il.
L’alcool apporte des calories
vides et une forte densité énergétique, sans nutriments
utiles, tout en poussant aux mauvais choix alimentaires. Surtout,
« lorsque vous consommez de l’alcool, votre corps donne la priorité
à sa décomposition plutôt qu’à la combustion de graisses, ce qui
arrête net toute fonte de graisses ». Une mécanique qui explique le
ventre qui gonfle vite pendant les fêtes.
Aliments ultra transformés : des effets rapides, mais
réversibles
Autre acteur du combo perdant de décembre, les aliments
ultra transformés. Un essai clinique international, évoqué
comme un pas au-delà du documentaire *Super Size Me*, a suivi deux
groupes qui ont alterné alimentation ultra transformée et
alimentation saine. En seulement trois semaines sous produits ultra
transformés, les participants ont pris un kilo de graisse, vu leur
cholestérol grimper et présenté des spermatozoïdes altérés.
« D »avoir autant d’effets sur tout un tas de systèmes,
cardio-métaboliques, reproducteurs, nous a particulièrement
étonnés », a déclaré Romain Barès, directeur de recherche au CNRS,
selon France Inter.
Les chercheurs ont aussi détecté un métabolite de phtalate,
signe d’une exposition aux plastiques alimentaires. Une baisse de
la testostérone a été observée, avec un point rassurant tout de
même. « Autant la consommation chronique d’aliments ultra
transformés est sans doute très délétère pour la santé, autant un
passage à une alimentation non transformée fait assez vite
améliorer tout un tas de marqueurs de la santé », a expliqué Romain
Barès. Dans les supermarchés, 8 produits sur 10 seraient ultra
transformés, d’où l’appel à un meilleur étiquetage en rayon.
Comment réduire la graisse viscérale
pendant les fêtes ?
Le premier levier ressort clairement : réduire, ou idéalement
arrêter, l’alcool pour relancer la combustion des graisses.
Ensuite, viser une alimentation équilibrée et une activité physique
régulière. Dans l’assiette, limiter les apports en glucides,
privilégier les lipides insaturés et les protéines. S’inspirer du
régime méditerranéen aide à tenir sur la durée,
sans frustration, avec des aliments bruts et variés qui rassasient
et stabilisent l’appétit.
Le timing joue aussi pour vous. Les effets néfastes des ultra
transformés comme de l’alcool surviennent vite, mais une bascule
vers des aliments non transformés, associée à une forte réduction
de l’alcool, améliore rapidement les marqueurs et le tour de
taille. Au milieu des buffets, viser le simple et le maison, garder
de l’eau à table, planifier ses entraînements même courts, et
dormir suffisamment. Un trio qui remet l’aiguille du côté de la
perte de graisse viscérale. L’abus d’alcool est dangereux pour la
santé. À consommer avec modération.