La caravelle Ajaccio-Nice s’était écrasée le 11 septembre 1968, faisant 95 victimes. Plus de 57 ans plus tard, les familles de victimes cherchent toujours à connaître la vérité au sujet de cet accident. Une information judiciaire avait été ouverte à Nice (Alpes-Maritimes) en 2014 pour soustraction de documents et dissimulation de preuves. Dans ce cadre, le juge d’instruction chargé du dossier a ordonné des investigations sous-marines dont les premiers résultats ont été communiqués aux parties civiles, Mathieu Paoli et son frère Louis, mercredi 17 décembre 2025, annonce  France 3 Provence-Alpes Côte d’Azur

Des photos importantes

L’objectif de ces recherches était de localiser, puis de documenter précisément, l’épave par des photographies sous-marines. Les recherches, autorisées en octobre 2024 par le procureur de la République de Nice, puis en février 2025 par le juge d’instruction, ont été menées dans un périmètre de 8 km au large du cap d’Antibes, explique France 3. L’épave se trouve à environ 2 300 m de profondeur. Une trentaine d’heures de plongée ont été nécessaires pour retrouver les débris, selon le parquet de Nice cité par Le Figaro .

Cette campagne « s’est avérée particulièrement fructueuse », a indiqué Me Soussi, avocat des parties civiles, dans un communiqué partagé avec Me Sollacaro. « À ce stade, de nombreuses pièces de la carlingue de l’avion ont été identifiées, surtout la queue de l’avion et ses réacteurs », a-t-il détaillé. « Les clichés sont pris de 6 à 10 m, ça n’est pas assez clair pour savoir si les réacteurs sont en plusieurs morceaux ou non », a toutefois noté Mathieu Paoli, président de l’association des familles de victimes et l’un des fils des victimes du crash, interrogé par Nice-Matin .

Missile ou incendie ?

Ces éléments sont essentiels car certaines familles estiment que c’est un missile tiré par erreur par l’armée qui a entraîné le crash de la caravelle. L’accident a été officiellement attribué en 1972 à un incendie à bord. « On veut simplement qu’ils fassent une reconnaissance de l’erreur qu’ils ont faite, c’est tout ce qu’on réclame […] On veut faire notre deuil », a exprimé Mathieu Paoli.

La prochaine étape va être d’identifier s’il est techniquement possible de remonter ces pièces à la surface sans les détériorer. Trois campagnes photographiques et quatre campagnes sous-marines avaient déjà été menées entre 1968 et 1971. 15 % des débris avaient été remontés, dont la boîte noire, ce qui s’était révélé insuffisant pour établir la vérité.