Il s’appelait, le croirez-vous, Henri-Jacques Espérandieu. Et c’est à cet Espérandieu qu’on doit l’édification de la basilique Notre-Dame de la Garde, dont il fut, à seulement 23 ans, le génial architecte. Rien, pourtant, hormis son patronyme, ne le destinait à dessiner, en 1852 et dans le style romano-byzantin, les plans de la Bonne Mère, qui embrasse, couronne, protège et incarne la cité phocéenne. Car il était non seulement nîmois, mais aussi protestant. À l’époque, Eugène de Mazenod, l’évêque de Marseille (canonisé en 1995 par le pape Jean-Paul II), jugea d’ailleurs regrettable de voir confiée à un huguenot la construction d’un sanctuaire catholique dédié à la Vierge Marie. Il râla sous sa mitre, mais ne s’y opposa pas. Dieu n’étant pas toujours miséricordieux, Espérandieu mourut en 1874, à 45 ans, d’un diabète sévère, sans avoir pu assister à l’accomplissement, vingt ans plus tard, sur un piton calcaire qui tutoie le ciel, de son grand œuvre.

Jean Contrucci, un conteur-né

Cette histoire, parmi tant d’autres, Jean Contrucci, le plus érudit et passionné des écrivains marseillais, dont on ne compte plus les romans sur lesquels veille la Bonne Mère, nous la relate dans un merveilleu…