Plutôt d’accord sur le programme… moins sur la tête de liste. Depuis la création du Nouveau front populaire lors des législatives de juillet 2024, les différentes formations de gauche échangent régulièrement, à Saint-Etienne comme ailleurs. A l’approche des municipales, il leur faut désormais désigner un candidat… L’union de gauche peut-elle déjà être mise à mal par ces discussions ?

La mairie de Saint-Etienne. ©If Saint-Etienne / Xavier Alix©If Saint-Etienne / Xavier Alix

Qui pour incarner le Nouveau front populaire aux élections municipales de Saint-Etienne ? Si les différentes formations politiques qui composent le groupe sont d’accord sur le programme qu’elles souhaitent proposer aux électeurs stéphanois, se mettre d’accord sur une tête de liste semble moins évidemment. Vendredi, c’est d’abord un communiqué de presse des élus du groupe communiste qui appelle à l’union, expliquant qu’« aujourd’hui, les discussions patinent, personne ne voulant réellement s’engager dans un processus unitaire ». Ils ajoutent que la constitution de la liste ne peut pas uniquement être le reflet des scores aux différentes élections, mais doit permettre à toutes les composantes de pouvoir s’exprimer. « Nous appelons aujourd’hui tous les partenaires de gauche à la responsabilité afin de construire rapidement un rassemblement pour combattre la droite, pour ne laisser aucune chance à l’extrême-droite d’être à la mairie », ajoutaient-ils.

Puis, c’est le Parti Socialiste de la Loire qui, à son tour, a transmis un communiqué aux rédactions ce matin. « Nous avons revendiqué une tête de liste, par rapport aux résultats électoraux sur la Ville de Saint-Etienne. D’autres n’ont pas forcément cette opinion, précise Johann Cesa, premier secrétaire fédéral du parti dans la Loire. Actuellement, le Parti communiste est pour l’union, LFI ne revendique pas de tête de liste mais ne souhaite pas qu’elle soit issue du PS, et Europe écologie les verts revendiquent la tête de liste ».

Des discussions, à la fumée blanche…

La gauche stéphanoise serait-elle dans une impasse ? Non rétorquent les représentants communistes et socialistes que nous avons interrogés. Toutefois, les élus communistes estiment qu’il est temps d’accélérer le processus. « Il faut dépasser le blocage de la tête de liste et voir au-delà, estime Christelle Pfister, conseillère municipale du Groupe communiste. Il faut des adjoints performants. Un à la santé qui soit motivé, un aux finances prêt à se battre pour trouver des financements, etc. Les discussions ne bloquent pas le travail, mais on sent que ça retarde les choses, car on est sur des vieux schémas ». A commencer par la désignation d’un candidat donc. C’est pourquoi l’idée d’organiser une primaire citoyenne de l’union de la gauche et des écologistes à Saint-Etienne a émergé chez les socialistes. Une proposition qui sera officiellement soumise aux autres formations lors de la prochaine réunion, le 5 mai.

Impliquer les Stéphanois

D’ailleurs, ils estiment que ce serait également l’occasion de soumettre les grandes priorités du programme aux Stéphanois, afin qu’ils puissent les prioriser, et éventuellement en ajouter. « Cela a étonné les autres formations qui composent l’union oui, indique Johann Cesa. Mais si l’on n’arrive pas à s’entendre sur le mode de désignation du candidat, le recours ultime est de faire confiance aux citoyens. Ils ont envie de s’emparer du sujet. Les trois principaux dont ils parlent sont la propreté, le commerce et la sécurité ». Si les différentes formations politiques de gauche sont d’accord sur les priorités de leur programme, ils ont un objectif commun. « Ce qui nous tient à cœur, c’est de remettre de l’éthique sur la politique à Saint-Etienne », assure Christelle Pfister. Le PS espère une fumée blanche pour pouvoir lancer une campagne de l’Union de la gauche et des écologistes dès la rentrée de septembre.