🚫 Il avait tout gagné… jusqu’à ce qu’on zoome sur les murs. Pourquoi Clair Obscur : Expedition 33 a été dépouillé de ses prix.
Clair Obscur: Expedition 33. Le triomphe indé entaché par l’ombre de l’IA
L’essentiel en 3 points :
- Le RPG français Clair Obscur a raflé les prix les plus prestigieux de l’indé fin 2025 avant d’être déchu.
- Des textures « oubliées » générées par IA ont été découvertes, enfreignant le règlement strict du concours.
- Une négligence technique qui coûte très cher et relance la guerre éthique sur la place de l’IA dans la création.
Paris, décembre 2025. Les confettis étaient encore au sol que les trophées, eux, repartaient déjà par la poste.
Vous l’avez senti, ce petit vent de panique qui vient de souffler sur la French Tech ludique ? Prenez un café (ou un déca, vu l’émotion), on doit vous parler ce matin d’un sujet sensible : quand le rêve indé se heurte violemment à la réalité algorithmique.
C’était le scénario parfait. Celui qu’on adore vous raconter entre deux tests de jeux de plateau. On vous en a d’ailleurs parlé en mai. Clair Obscur: Expedition 33, le RPG du studio montpelliérain Sandfall Interactive, a/avait tout pour plaire : une esthétique « Belle Époque » à tomber par terre, un gameplay de malade, et une razzia de trophées aux Indie Game Awards 2025. Le 18 décembre, ils étaient les rois du monde, raflant les titres de « Jeu indé de l’année » et « Meilleur premier jeu ».
Et puis… Patatras.
48 heures après la fête, douche froide. L’organisation Six One Indie a décidé de retirer tous ses titres au jeu. La raison ? Deux lettres qui font trembler l’industrie créative : I. A.
Le grain de sable (numérique) dans l’engrenage
L’affaire commence comme un épisode de Columbo version 2.0. Alors que l’équipe savourait sa victoire, des joueurs aux yeux de lynx ont repéré des détails suspects dans les décors du jeu (pourtant sorti en avril). Des textures, des affiches en arrière-plan qui sentaient fort la génération procédurale.
Le hic ? Sandfall Interactive avait juré, la main sur le cœur, que le jeu était « fait main ». Guillaume Broche, le directeur créatif, avait même martelé lors d’une table ronde : « Lorsqu’il s’agit de création, notre réponse est un non ferme à l’IA. »
Sauf que voilà. Il s’avère que des « placeholders » (des images temporaires générées par IA pour gagner du temps pendant le développement) ont été oubliés dans la version finale. Une erreur d’inattention ? Un gain de temps coupable ? Toujours est-il que pour Six One Indie, le règlement est clair comme de l’eau de roche : Zéro IA générative. C’est la ligne rouge. Pas de zone grise.
La sanction tombe, le débat s’enflamme
La réaction de l’organisateur a été chirurgicale : disqualification immédiate. Les trophées ont été repris et redistribués aux dauphins (un peu gênés, on imagine) : Blue Prince récupère le titre suprême, et Sorry We’re Closed celui du meilleur premier jeu.
C’est brutal, c’est inédit, et ça pose une question passionnante pour nous, joueurs et joueuses de tous bords. Sandfall a bien tenté de se défendre en expliquant que l’IA n’avait servi qu’à du « remplissage » technique et non à la « vision créative » (scénario, personnages). Mais le mal est fait.
D’un côté, les puristes applaudissent la tolérance zéro : l’artisanat doit rester humain. De l’autre, les pragmatiques trouvent la sanction disproportionnée pour trois textures de murs oubliées dans un coin.
Et maintenant ?
Cette affaire est un électrochoc. Elle marque la fin de l’innocence pour la scène indé. Désormais, chaque pixel sera scruté. Pour Sandfall, malgré les 5 millions de ventes et la qualité indéniable du jeu, cette tache d’huile numérique restera sur le smoking.
Chez Gus&Co, on défend la créativité humaine, que ce soit pour pousser du carton ou des pixels. Mais on ne peut s’empêcher de penser à l’ironie de la situation : un jeu baptisé Clair Obscur qui se fait piéger par une zone d’ombre dans sa prod… C’est presque poétique, non ? Comme quoi, l’intelligence artificielle ne pourra jamais remplacer la bêtise humaine… ou l’étourderie naturelle. Sans rancune, les robots !
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