Invité sur LCI, dimanche 21 décembre, Michel-Édouard Leclerc n’a pas mâché ses mots pour exprimer son incompréhension concernant les dernières déclarations sur l’accord UE-Mercosur. Pour le président du comité stratégique des centres E. Leclerc, trop peu de patrons défendent publiquement ce traité et sa signature. «Je ne comprends pas pourquoi les patrons ne viennent pas défendre ce traité, alors qu’en privé, ils trouvent que c’est important de le signer», indique-t-il.

Un choix des patrons qui nourrit un débat déséquilibré, selon lui. «Il n’y a pas de débat (…), alors qu’un traité doit être porté, expliqué, construit», affirme-t-il. Pour lui, le débat est trop simpliste et l’Amérique latine souffre d’une image dégradée. Une situation qui empêche selon lui toute discussion sereine autour de ce traité.

«Être protecteur, mais aussi conquérants»

Mais Michel-Édouard Leclerc ne semble pas toutefois balayer les inquiétudes des agriculteurs. Il appelle d’ailleurs à une approche défensive, et regrette «qu’il n’y ait personne dans la vie publique pour dire qu’on peut contrôler les importations». Selon lui, les discussions concernant ce traité devraient donc tourner autour des moyens de contrôle, plutôt que de rejeter par principe cet accord.

Pour Michel-Édouard Leclerc, il est nécessaire d’avoir une vision à long terme. «Un accord, ça se construit sur quinze ans», explique-t-il. Il esquisse d’ailleurs une méthode, selon laquelle il réunirait «les acteurs de l’Amérique du Sud» et inviterait «la distribution à l’Élysée pour signer un accord», afin de replacer le traité dans un contexte économique et géopolitique plus large.