Par
Rédaction Lille
Publié le
29 avr. 2025 à 11h30
Elle ne lâche rien. Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, a annoncé mardi 29 avril 2025 dans la matinale de TF1 qu’elle allait « faire appel » de la décision du tribunal administratif de Lille. Ce dernier avait décidé le 23 avril de rétablir le « contrat d’association » entre l’État et le lycée musulman Averroès lui permettant de recevoir des financements publics.
« C’est inacceptable »
« Il y a plusieurs manquements graves qui ont amené l’État à résilier ce contrat », a souligné mardi matin Élisabeth Borne sur TF1. Parmi ces manquements, « il y a notamment le fait que l’établissement a interdit l’accès à des inspecteurs de l’Éducation nationale pour pouvoir faire un contrôle de l’établissement et ça, c’est inacceptable« , a-t-elle relevé.
« C’est un établissement sous contrat, ça veut dire qu’il est financé à 75% par de l’argent public, c’est inacceptable qu’on ne permette pas à des agents de l’État d’accomplir leur mission dans l’établissement, donc j’ai décidé en effet de faire appel« , a-t-elle insisté.
« Le fait qu’un établissement sous contrat, qui doit donc respecter un certain nombre d’engagements sur les programmes pédagogiques, sur l’utilisation de l’argent public refuse un contrôle, pour moi, ça légitime une forme de perte de confiance et donc de résilier ce contrat, c’est ce que nous défendrons en appel », a encore commenté Mme Borne.
« Un bastion de l’entrisme islamiste » selon Bruno Retailleau
Le lycée Averroès, fondé en 2003 à Lille, était jusqu’en septembre 2024 le principal lycée musulman sous contrat avec l’État français. Le 7 décembre 2023, le préfet du département du Nord (représentant l’Etat) avait mis fin à ce contrat, privant l’établissement de subventions publiques depuis la rentrée 2024.
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Le préfet avait dénoncé la mention, dans la bibliographie d’un cours d’éthique musulmane, d’un recueil de textes religieux contenant des commentaires prônant la peine de mort en cas d’apostasie ainsi que la ségrégation des sexes.
Mercredi 23 avril, le tribunal administratif de Lille avait expliqué avoir annulé la décision de résiliation parce qu’elle n’établissait pas « l’existence de manquements graves au droit » et que la procédure était « entachée d’irrégularités ».
Après cette décision, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau avait plaidé pour que l’État fasse appel de cette décision, en arguant que le lycée était « un bastion de l’entrisme islamiste ».
Avec AFP
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