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La communauté juive de Toulouse a fêté « Hanoucca », de dimanche matin 21 décembre, au cinéma Pathé de Labège sous haute surveillance policière, en raison des récents attentats de Sydney (Australie) et des actes antisémites en France.

La fête d’Hanoucca (ou Hanoukka), qui commémore un événement fondateur du judaïsme (la victoire de Judas Maccabée contre l’Empire grec d’Antiochos IV au IIe siècle avant notre ère, permettant ainsi la restauration du culte au Temple de Jérusalem), est d’ordinaire célébrée par la communauté de confession juive de Toulouse dans la joie et la bonne humeur.

« La combativité et la résilience »

C’était le cas, dimanche matin 21 décembre, au cinéma Pathé Gaumont de Labège, près de Toulouse, où de nombreux fidèles avec leurs enfants, répondant à l’invitation de l’Association culturelle israélite de Toulouse (Acit), sont venus assister à une séance de Zootopie 2 sous haute surveillance policière. Par sécurité, le public a dû rejoindre la salle de cinéma par une entrée dérobée.

Des cadeaux pour les enfants

À la fin du film, les spectateurs se sont retrouvés pour une remise de cadeaux aux enfants. Pendant les huit jours de Hanoukka, à la tombée de la nuit, les fidèles allument des bougies ou de petites lampes à huile sur un chandelier à neuf branches, appelé hanoukkia.

Les attentats en Australie

En raison de la montée de l’antisémitisme en France et du récent attentat en Australie, le 14 décembre, qui a fait quinze morts lors d’une tuerie antisémite commise par deux hommes contre les participants à une fête juive sur une plage de Sydney, la préfecture de la Haute-Garonne a pris les devants.

Utilisation de drones

« Dans le contexte actuel de menace très élevée et considérant l’impérieuse nécessité de protéger les personnes et les biens, Pierre-André Durand, préfet de la région Occitanie, préfet de la HauteGaronne, a décidé d’autoriser l’utilisation de drones par les forces de l’ordre, de 8 h 30 à 14 heures », a indiqué la préfecture. De même, des membres du Service de protection de la communauté juive (SPCJ) étaient présents au cinéma.

« C’est une fête de la lumière contre l’obscurantisme »

« Au-delà de ce que représente Hanoucca, c’est une fête très symbolique, de la lumière contre l’obscurité, l’obscurantisme, ce qui donne tout son sens aujourd’hui. Compte tenu de ce qu’il s’est passé en Australie, explique Julie Benchimol, membre du comité directeur du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Pour les gens de la communauté, il y a de la lassitude, de la tristesse, d’autant plus ici à Toulouse où l’on a été frappé par l’attentat islamiste de 2012. Mais il y a aussi de la combativité et de la résilience. »

Les fidèles se rassemblent tous les soirs, en divers endroits de Toulouse pour allumer une bougie, « mais cette année ça a pris un nouveau sens », ajoute Julie Benchimol. « On a décidé de se retrouver tous ensemble pour montrer que, malgré l’adversité, on souhaite maintenir ces moments de fête et de joie malgré les difficultés ».